Sept films cultes qui ont été tournés au Maroc

De grands noms du cinéma comme Hitchcock, Scorsese ou Pasolini ont choisi le Maroc pour tourner leurs films. Retour en images sur ces créations cinématographiques cultes qui ont été tournées au Royaume.

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Extrait de Oedipe roi de Pasolini. Crédit: DR

Othello de Orson Welles (1952)

Le général Othello maure au service de l’aristocratie vénitienne épouse Desdémona, fille d’un sénateur. Un des ses lieutenants Iago va essayer de semer la zizanie entre les deux amoureux. Le film, qui est une adaptation d’une pièce de Shakespeare (dont Orson Welles est un fin connaisseur), a été essentiellement tourné à Essaouira pour des raisons budgétaires. Le tournage a duré trois ans et a été suspendu deux fois, faute de moyens financiers. « Welles accepta des rôles secondaires dans Le Troisième Homme et deux autres films afin de financer Othello avec ses cachets d’acteur » explique Olivier Père, directeur général d’Arte France Cinéma. Malgré ce tournage chaotique, Othello a décroché la palme d’Or à Cannes en 1952.

Ali Baba et les quarante voleurs de Jacques Becker (1954)

Cette histoire orientaliste, on la connaît tous : Ali Baba est serviteur d’une riche marchand appelé Cassim. Il décide d’acheter une jeune femme, Morgiane, pour le harem de son maître. Tombé amoureux de la jeune et triste esclave, Ali Baba décide de la conquérir en lui achetant un perroquet. Ses pérégrinations vont le mener jusqu’à une fameuse caverne où des brigands entassent leurs précieux butins. Il retient le code d’entrée de la caverne et son rêve de racheter Morgiane se concrétise. Le réalisateur français de la nouvelle vague François Truffaut a écrit dans les Cahiers du cinéma de février 1955. « À la première vision, Ali Baba m’a déçu, à la seconde ennuyé, à la troisième passionné et ravi (…) Il faut avoir dépassé le stade de la surprise, il faut connaître la structure du film pour que s’évanouisse la sensation de déséquilibre tout d’abord éprouvée. » Le film a été tourné, en partie, à Taroudant.

 

The man who knew too much d’Alfred Hitchcock (1956)

Un couple d’américains et leur fils choisissent Marrakech comme destination de voyage. Ils font la connaissance d’un agent du service de renseignement de l’armée française. Avant de rendre son dernier souffle, l’agent français révèle au couple qu’un attentat contre un chef d’État se trame à Londres. Le fils du couple d’américain se fait alors kidnappé par les instigateurs de l’attentat. Tourné en partie à Marrakech, le film a été parachevé dans un studio à Hollywood, et les figurants marocains ont été remplacés par des indiens.

Œdipe roi de Pier Paolo Pasolini (1967)

Adaptation originelle du mythe d’Œdipe, le sublime film italien retrace la trajectoire d’un enfant bourgeois abandonné, qui tuera son père et épousera sa mère. « Je suis suffisamment vieux pour faire mon autobiographie et je pense que Œdipe roi est ma propre autobiographie. Je suis un petit bourgeois et j’ai la haine pour la petite bourgeoisie et de moi » explique Pasolini au cours d’une interview en 1967. Le film a été tourné à Ait-Ben-Haddou, Ouarzazate et Zagora. Le réalisateur italien raconte à l’auteur Oswald Stack : « J’ai choisi le Maroc pour Œdipe, parce qu’il n’y a là-bas que peu de couleurs — ocre, rose, brun, vert, le bleu du ciel, cinq ou six couleurs seulement pour impressionner la pellicule. Pour faire vraiment un beau film en couleurs, il est nécessaire d’avoir un an, un an et demi, pour choisir les bonnes couleurs correspondant à chaque image et celles dont on a vraiment besoin, non pas la vingtaine ou la trentaine qu’on trouve toujours au cinéma. »

The Man Who Would Be King de John Huston (1975)

Adaptation du roman au même titre du prix Nobel de la littérature Rudyard Kipling, le film raconte l’histoire de deux ex-officiers de l’armée britannique en Inde. Les deux hommes rencontrent le journaliste-écrivain Rudyard Kipling et lui font part de leur ambition de conquérir le Kâfiristân, pays où aucun blanc n’a réussi à fouler ses terres depuis Alexandre le Grand. Pour la petite anecdote, Sean Connery, l’acteur principal du film, a rencontré Micheline Roquebrune (celle qui deviendra sa deuxième épouse) à Marrakech durant le tournage.

The Last temptation of Christ de Martin Scorsese (1988)

Film culte et polémique du réalisateur américain Martin Scorsese, The Last temptation of Christ (adapté du roman de l’écrivain grecque Nikos Kazantsakis) retrace la vie de Jésus mais d’une façon moins dogmatique (ses doutes, questionnements et tentations y sont évoqués), ce qui n’a pas manqué de créer un tollé (alimenté par les intégristes catholiques) lors de sa sortie. Le film, jugé blasphématoire, a été tourné à Ait Ben Haddou, à Marrakech et à Meknès.

Kundun de Martin Scorsese (1997)

Le film dépeint le tumultueux parcours du 14e Dalai Lama Tenzin Gyatso (nom de réincarnation). De sa tendre jeunesse paysanne jusqu’à son exil en Inde en 1959. La grande partie de ce film a été tournée aux studios Atlas Film, à Ouarzazate.

 

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