Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) organisait le 3 novembre à Fès, le second Sommet climatique des consciences. Le premier a eu lieu à Paris, l’an dernier, en amont de la COP21. Ce rendez-vous a pour objectif de mobiliser les leaders éthiques, philosophiques et spirituels de divers horizons et sensibilités dans le cadre d’un dialogue interculturel pour soutenir, à la veille de la COP22, la lutte contre les effets du changement climatique à partir de valeurs communes et partagées. Les représentants des trois principales réunions monothéistes comparent l’action contre les effets des changements climatiques à une histoire commune à l’islam, au judaïsme et au christianisme. Celle de la tentation d’Adam et Ève de cueillir les fruits de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, le seul que Dieu leur avait interdit de toucher. C’est cette tentation qui se rejouerait aussi. La terre, notre jardin d’Eden, a ses limites à ne pas dépasser.

Musulmans, juifs, catholiques, protestants, mais aussi bouddhistes, hindous, animistes étaient notamment représentés par des leaders, ou laïcs, souvent très éloquents. Florilège de leurs phrases-chocs, qui suffiraient à convaincre un climato-sceptique.

« La question qui était posée il y a quelques années “est-ce que le changement climatique est une réalité ?” est derrière nous. En 2016, on a battu un record de température. La vraie question c’est de savoir comment on peut agir. »

Nizar Baraka, Président du CESE et du Pôle scientifique de la COP22

« Venez chez moi, en Nouvelle-Calédonie. On constate la montée des eaux par le fait que les cocotiers et les arbres du bord de mer sont couchés dans l’eau. Il y a juste à regarder, même pas à parler. Celui qui ne s’aperçoit pas, en son for intérieur, que le monde est arrivé à un moment crucial de sa survie, je crois qu’il ne ressent pas grand-chose. »

Anthony Lecren, ministre des Affaires coutumières, de l’écologie et du développement durable du gouvernement de Nouvelle-Calédonie.

« L’âge de pierre ne s’est pas terminé parce qu’il n’y avait plus de pierre. C’est pareil pour l’âge du pétrole. Il faut que l’on décide d’y mettre un terme. »

Rabbin Yonatan Neril, Directeur du Centre interreligieux pour le développement durable, Jérusalem

« En Afrique, on dit que le Nord a de l’argent, et que nous avons le temps. Je prendrais le temps de lui faire lire les textes de la Bible qui nous invitent au respect de la Création »

Révérend Msafari Aidan, Amabassadeur de la Tanzanie pour les changements climatiques

« La terre est un don qui nous a été accordé. Nous devrions en prendre grand soin. »

Rabbin Sergio Bergman, Ministre argentin de l’Environnement

« Cette planète ne nous appartient pas. Elle peut vivre sans nous, mais nous ne pouvons pas vivre sans elle »

Ahmed Abbadi, secrétaire général de la Rabita Mohamammadia des Oulémas

« Dans toutes nos religions, il y a le respect de la création. Si nous n’arrivons pas à travailler ensemble pour y parvenir, il n’y aura pas de miracle. »

Monseigneur Sorondo Sanchez, de l’Académie des Sciences du Vatican

« Lorsqu’on n’écoute pas l’avis d’un ami, 3 fois ou 4 fois, il finit par se taire. C’est pareil avec la conscience, elle a fini par devenir silencieuse. En écoutant sa conscience, on respecte l’autre, la nature. Et on se respecte soi-même ».

Jayanti Kirplani, responsable pour l’Europe-Brahma Kumaris WorldSpirituality University au Royaume-Uni, enchaînant sur une minute de méditation guidée pour se connecter à sa conscience climatique. 

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