Pas moins de 4,2 millions de Marocains sont en situation de vulnérabilité, dont 1,6 million qui sont en situation de pauvreté absolue. C’est en partie les résultats de l’enquête nationale sur la consommation et les dépenses des ménages au Maroc qui vient d’être publiée par le HCP (Haut-Commissariat au plan). « Avec un poids démographique de 40 % le milieu rural regroupe 79,4 % des pauvres et 64 % des vulnérables », explique l’organisme. Aussi, la pauvreté, même si elle s’avère faible en milieu urbain avec une incidence de 7,9 %, reste un phénomène surtout rural où elle se maintient à 19,4 % en 2014 après avoir été de 30 % en 2001.
Disparités territoriales
Les écarts géographiques du niveau de vie font apparaître deux catégories de régions. La première concerne les zones géographiques où la dépense annuelle de consommation par habitant est supérieure à la moyenne nationale. Il s’agit des régions de Dakhla-Oued Eddahab avec 28 627 dirhams, Casablanca-Settat avec 19 006 dirhams, Lâayoune-Sakia-El Hamra avec 17 729 dirhams, Rabat-Salé-Kénitra avec 17 717 dirhams, Tanger-Tétouan-El Hoceima avec 17 082 dirhams et la région de l’Oriental avec 15 972 dirhams. La 2e catégorie concerne les régions géographiques où la dépense annuelle par habitant est inférieure à la moyenne nationale. Il s’agit, en particulier, des régions de Draa-Tafilat et Béni Mellal-Khénifra, avec respectivement 11 923 dirhams et 11 745 dirhams, où elle est la plus faible.
24 ans pour réduire de moitié les disparités régionales
Selon le HCP, « le rythme d’évolution des niveaux de vie à l’échelle des unités territoriales amorce un processus de convergence devant, à terme, en réduire les inégalités ». Pour les auteurs du rapport, « il est significatif que des régions comme Drâa-Tafilalet, l’Oriental, Marrakech-Safi, Fès-Meknès réalisent des taux de croissance des niveaux de vie supérieurs à ceux de régions qui comptent parmi les plus riches, telles que Dakhla-Oued Eddahab, Laâyoune-Sakia-El Hamra, Casablanca-Settat ».
Une analyse de l’Observatoire des conditions de vie de la population du HCP estime la durée nécessaire pour atteindre l’objectif d’une réduction de moitié des disparités régionales actuelles à 24 ans. Il n’en reste pas moins vrai que l’amélioration du niveau de vie, avec l’atténuation des disparités territoriales, a apporté un gain parallèle en termes de « progrès social et notamment de recul de la pauvreté sous toutes ses formes et de réduction des inégalités sociales » comme c’est particulièrement le cas de Casablanca-Settat, Souss-Massa, Marrakech-Safi et Béni-Mellal-Khénifra.
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