L’idée est venue d’un double constat, nous explique Saïd Nait Hammou, président de l’association « Afrique Sans Frontières », les jeunes du quartier ne connaissent pas son histoire et le quartier n’a pas connu d’événements culturels majeurs depuis les années 1970. C’est dans cette optique que ses membres, tous wled l’Hay, ont fondé cette association avec l’intention d’organiser des événements sportifs et culturels.

Le festival allie manifestations artistiques et conférences. Au programme de la première journée, deux conférences modérées par le journaliste et écrivain Abdellah Tourabi. Elles exploreront le passé du lieu et sa culture de résistance, puis son présent en présence, notamment, du chorégraphe Lahcen Zinoune, de l’acteur Mohamed Miftah, de la chanteuse Khansa Batma ou encore de l’historien Najib Taki, auteur d’un livre sur la mémoire des carrières centrales de Hay Mohammadi, les premiers bidonvilles de Casablanca.

Côté artistique, seront programmées une exposition qui revisite la mémoire du quartier et ses figures phares, des master class, puis deux journées où sera investie la Fabrique culturelle des anciens abattoirs pour des concerts et séances de street-art. Hoba Hoba Spirit, Khansa Batma, Hamid el Kasri seront, entre autres, de la partie. Des hommages au groupe Nass el ghiwane et au musicien Abderrahim Askouri seront rendus. Aussi, un tournoi de foot prendra lieu au terrain du Tihad Athletic Sport.

Mémoires d’un quartier mythique

C’est une histoire riche que les organisateurs cherchent faire connaître à travers ce festival, pour redorer le blason d’un quartier longtemps marginalisé. L’Hay, ancien quartier industriel qui a abrité des ouvriers venant de tout le Maroc a, en effet, marqué l’histoire du Maroc pour des raisons à la fois culturelles, sociales et politiques.

L’effervescence culturelle des années 1970 a donné naissance à Nass El Ghiwane et Lemcheheb, deux groupes mythiques qui ont marqué le patrimoine musical du Maroc. Les deux groupes sont issus du Hay. On peut aussi citer l’acteur Mohamed Miftah, qui effectua ses débuts sur les planches à Dar Chabab où officiait un certain Tayeb Sadiki, éminente figure du milieu culturel marocain, décédé en février 2016. Un lieu emblématique du côté sportif également, avec la célèbre équipe du Tihad Athletic Sport, où des sportifs comme les boxeurs Abdellah Hachik ont honoré les couleurs marocaines.

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Le festival célèbre aussi la culture qui célèbre la résistance politique de l’Hay, jadis épicentre de la lutte nationaliste. Des leaders comme Aberrahmane Youssoufi ou encore Mehdi Ben Barka y ont donné des discours enflammés. C’est aussi pour faire revivre ces lieux et personnes que le festival prend place.

Le programme complet de cette manifestation est disponible sur la page de l’événement.