Le député néerlandais Geert Wilders sera jugé pour discrimination après ses propos sur les Marocains

Le député néerlandais d'extrême droite Geert Wilders sera jugé pour discrimination et incitation à la haine après avoir déclaré voici deux ans vouloir « moins de Marocains » aux Pays-Bas.

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Geert Wilders
Geert Wilders, fondateur et président du Parti pour la liberté. Crédit : AFP

Le député néerlandais d’extrême droite Geert Wilders sera jugé pour discrimination et incitation à la haine après avoir déclaré voici deux ans vouloir « moins de Marocains » aux Pays-Bas, a confirmé ce 14 octobre la justice néerlandaise, relayée par l’AFP. « Le tribunal rejette toutes les objections de la défense », a déclaré le juge Hendrik Steenhuis. Le mois dernier, lors d’une audience dans un tribunal hautement sécurisé, la défense avait demandé l’abandon des poursuites contre l’homme politique controversé, dénonçant un « procès politique ». Mais le magistrat a souligné dans son jugement que les poursuites à l’encontre de Geert Wilders, absent vendredi, « n’affecteront pas ses libertés politiques ou celles de son Parti pour la Liberté » (PVV).

Le procès, qui commencera le 31 octobre, porte sur des propos tenus lors d’une soirée après les élections municipales de mars 2014 à La Haye. Le député à la chevelure peroxydée avait alors demandé à ses militants s’ils voulaient « plus ou moins de Marocains dans votre ville et aux Pays-Bas ». Face à une foule criant « Moins! Moins! », l’homme politique a répondu dans un sourire : « nous allons nous en charger.»  D’après son avocat, il « n’a fait, dans ses propos, que mettre en avant le programme de son parti ».

Le député a réagi vendredi dans un tweet, se disant « poursuivi pour ce que des millions de personnes pensent » : « les Pays-Bas sont comme la Turquie : (…) des opinions politiques désagréables sont réduites au silence en justice », a-t-il ajouté.

Lors d’une interview télévisée, M. Rutte avait dit que les citoyens néerlandais d’origines turque et marocaine qui n’acceptaient pas les normes et valeurs du pays pouvaient « se casser » et retourner dans leur pays d’origine. Surfant sur la plus importante crise migratoire en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, le PVV a longtemps été en tête des sondages avant de reculer à l’approche des élections législatives de mars en faveur du Parti pour la Liberté et la Démocratie (VVD) du Premier ministre.

A l’époque, les déclarations de Geert Wilders avaient scandalisé, provoquant un exode au sein de son parti et le dépôt de plus de 6 400 plaintes par des citoyens et organisations. Les juges ont accepté vendredi quarante plaintes et limité les indemnisations réclamées à un maximum de 500 euros. S’il est jugé coupable, Geert Wilders pourrait être condamné à une peine maximale de deux ans de prison ou à une amende de plus de 20 000 euros.

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