Le Haut-commissariat au plan (HCP) a rendu publique son étude sur le secteur informel le 12 octobre. L’étude réalisée entre 2013 et 2014 estime à 1,68 million le nombre d’unités de production informelles, alors que la précédente étude de 2007 annonçait un chiffre de 1,55 million. Et encore, ces chiffres sont sous-estimés puisque le HCP précise qu’il exclut de son étude le secteur agricole (et les activités illégales).
Le secteur informel emploie 2,4 millions de personnes, d’après les estimations de l’organisme, soit 36 % des personnes qui travaillent au Maroc (hors emploi agricole). Pourtant, il ne distribue que 4 % de la rémunération salariale marocaine totale.
L’informel participe à hauteur de 11,5 % au PIB. Il crée 12,6 % de la valeur ajoutée nationale. Dans le secteur du commerce, cette proportion est de 60 %, dans le secteur de la construction elle atteint les 29 %, dans celui de l’industrie 13 % et dans les services 6 %. Si l’on s’intéresse aux volumes, les chiffres sont semblables. En 2013, la sphère informelle a été à l’origine de la production de 185 milliards de dirhams de biens et services, en progression annuelle moyenne de 7,9 %, depuis 2007.
La moyenne du chiffre d’affaires annuel de ces unités est de 245 000 dirhams. La moitié des unités de production informelles enregistre un chiffre d’affaires annuel de moins de 100 000 dirhams. 16 % ont un chiffre d’affaires de plus de 360 000 dirhams par an. Dans leur ensemble, ces unités ont brassé un chiffre d’affaires de près de 410 milliards de dirhams en 2013.
Les travailleurs informels sont majoritairement de petits commerçants.
Tous secteurs confondus, ces unités sont essentiellement dirigées par des hommes (91 %). En revanche, les femmes dirigent 23 % des unités informelles de l’industrie et, sans grande surprise, 60 % des unités informelles de travail à domicile. Un peu plus de la moitié des unités n’ont pas de local fixe. 80 % ne paient pas la taxe professionnelle.
Pour Ahmed Lahlimi, patron du HCP, l’ampleur du secteur informel au Maroc est telle qu’il est illusoire de penser que sa résorption passerait seulement par son inclusion dans le système fiscal national. D’après le Haut-commissaire Ahmed Lahlimi, la contribution de ce secteur aux recettes fiscales serait « modeste », tant les structures génèrent de faibles chiffres d’affaires. La solution ? Lors de son allocution, Ahmed Lahlimi a préféré rester général : « Sa résorption semble devoir se réaliser dans le cadre de la transformation globale des structures productives nationales et du relèvement de sa productivité globale », a-t-il déclaré.
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