La CDG affiche des indicateurs en baisse

La Caisse de dépôt et de gestion boucle son premier semestre 2016 avec des bénéfices en recul et un coût du risque en augmentation.

Par

Abdellatif Zaghnoun.
Abdellatif Zaghnoun. Crédit: MAP

Le bras financier de l’État affiche des indicateurs financiers en recul. En effet, la caisse de dépôt et de gestion (CDG) qui vient de publier ses résultats semestriels, a enregistré une baisse de 35,24 % de son résultat net part de groupe qui passe de 709,8 millions de dirhams en 2015 à 459,6 millions. Les résultats de la caisse ont été affectés par la baisse de sa marge d’intérêt, à l’image de tout le secteur bancaire. Cette dernière a baissé de 53,49 % passant de 141,3 millions de dirhams à 65,7 millions. En parallèle, c’est son coût du risque qui explose, passant de 34 millions de dirhams à 88,5 millions.

La CDG profite de cette communication pour renseigner sur son périmètre de consolidation. Alors que le marché s’attend à une réduction du nombre de participations du holding qui opère actuellement sur plusieurs secteurs d’activité, la CDG intègre dans son périmètre de consolidation quatre nouvelles entités au cours de ce premier semestre. Il s’agit de la bourse de Casablanca où la CDG a pris 25 % du capital dans le cadre de la réforme de la bourse, de QMB la filiale dédiée à la finance participative lancée en partenariat avec CIH Bank et Qatar International Islamic Bank, de la Compagnie thermomédicale de Moulay Yacoub et SRBL.

La vieille dame de Rabat peine avec ses 145 filiales. D’ailleurs, dans son dernier rapport sur les établissements et les entreprises publics, la Cour des comptes n’a pas manqué de soulever plusieurs problématiques liées à la gestion et la gouvernance au sein de l’établissement. « La CDG, bien qu’elle soit un établissement public de grande taille, détient plusieurs filiales et participations structurellement déficitaires dont certaines portent des projets entrant dans le cadre de la mise en œuvre de politiques sectorielles initiées par l’État », soulève les magistrats de la Cour des comptes. L’institution dirigée par Driss Jettou soutient également que « le processus de filialisation a conduit à une diversification qui s’opère en dépassement du cadre juridique la régissant. Cette orientation comporte de nombreux risques. En effet, cette politique a poussé la CDG à intervenir dans des domaines d’activité fortement concurrentiels et à s’engager dans des secteurs dont la rentabilité est incertaine ».

Les commissaires aux comptes de la CDG ne manquent pas d’attirer l’attention du public et des investisseurs sur « le risque de continuité d’exploitation affectant certaines entités ». Ce ne sont pas moins de 12 sociétés qui représentent aujourd’hui un risque pour la CDG parmi lesquelles Med Paper, M’dina Bus, Cellulose du Maroc, société de développement de Resorts à M’diq et la société de développement des hôtels du nord B.

Abdellatif Zaghnoun, le successeur d’Anas Alami à la tête de CGD est bien décidé à mettre de l’ordre dans tout cela. Une nouvelle stratégie est en cours d’élaboration par les équipes de Zaghnou se base en partie « sur les recommandations formulées par les équipes de Driss Jettou, premier président de la Cour des comptes », confie une source proche du dossier.

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer