À deux semaines des élections législatives, le think tank marocain Tafra publie « Les élections législatives en chiffres (1963-2011) », une collecte précieuse de données pour mieux comprendre l’évolution de ces élections. (Un booklet est disponible sous blister gratuitement avec le magazine TelQuel du 23 au 29 septembre).
Historique électoral
5 – C’est le nombre de changements de mode de scrutin effectués depuis 1963. En 63, le Parlement bicaméral avait un mode de scrutin qui se basait sur un suffrage 100% direct. En 70, le Parlement marocain devient monocaméral. La Chambre unique est celle des représentants, qui combine suffrage direct et indirect. (67,5% de suffrage indirect contre 37,5% de suffrage direct). En 1977, ce sera l’inverse : 67,5% d’élus le seront au suffrage direct contre 37,5% par suffrage indirect. Ce système uninominal à un tour sera ainsi maintenu jusqu’en 1997, l’année où la Chambre des représentants sera intégralement élue au suffrage direct. Pour les élections de 2002, enfin, le Maroc adopte pour la première fois le scrutin proportionnel plurinominal, aussi appelé « scrutin de liste » : Au lieu de présenter un candidat par circonscription, les différents partis politiques présentent des listes de candidats dans des circonscriptions de plus grande taille.
3% – Il s’agit du nouveau seuil électoral établi en août 2016. Anciennement fixé à 6%, ce dernier, abaissé, amène à compter davantage de suffrages valides dans la répartition des sièges. Il augmente donc légèrement le quotient électoral (soit le nombre de suffrages nécessaires pour obtenir un siège).
Lire aussi : Le gouvernement approuve l’abaissement du seuil électoral à 3%
395 – Depuis 1963, le nombre de sièges à pourvoir au sein du Parlement a considérablement augmenté. En 63, seuls 144 parlementaires siégeaient contre 395 aujourd’hui. Le nombre de partis représentés a, lui, été logiquement amplifié. Si seulement trois partis étaient représentés en 1963 au sein du Parlement, ils étaient dix-huit après l’échéance électorale de 2011.
Qui sont nos élus ?
22,86 % – C’est le pourcentage de femmes candidates lors des dernières élections de 2011. Sur 7 102 candidats, 1 624 femmes se sont présentées. Bien qu’insuffisant, ce chiffre a connu un réel progrès d’élections en élections. Le taux n’était que de 2,3 % en 1963, 0,78 % en 1977, 1,12 % en 1984, ou encore de 4,02 % en 2007.
17 % – C’est le pourcentage de femmes élues aux dernières élections législatives de 2011. Il a fallu attendre les élections de 1993 pour que deux femmes prennent place au sein du Parlement, représentant 1% de l’ensemble des élus. Le premier bond a réellement été constaté lors des élections de 2002, où 35 femmes ont été élues (représentant ainsi 10% des élus).
9 % – C’est le pourcentage d’élus agriculteurs composant le Parlement marocain lors des dernières élections. Un taux qui n’a cessé de baisser au fil des années. En 1963, le secteur agricole était très représenté (47,5 % des élus étaient agriculteurs), puis est redescendu à 15,02 % en 1993 et 9 % en 2011.
0 % – Aucun homme d’affaires ne figurait au Parlement avant 2002. Désormais, ils représentent 25% du Parlement. Et pour cause, après l’arrivée au pouvoir de Mohammed VI, qui souhaitait « technocratiser » et « managérialiser » la politique, certains partis ont choisi de s’aligner sur la stratégie royale. Désormais, les hommes d’affaires sont, avec les enseignants (15%), les deux corps les plus représentés au sein du Parlement.
Comportement de l’électorat
72 % – C’est le nombre de seniors qui se mobilisent pour aller voter. Si les seniors ne représentent que 11% de la population, ils sont la catégorie qui, en terme de pourcentage, se déplace le plus aux urnes.
54 % – À côté des seniors, les jeunes adultes font pâle figure. Ils ne seraient que 54% à se rendre aux urnes. Représentant plus de 27% de la population, les jeunes actifs ont pourtant tendance à être plus souvent membres d’organisations de la société civile que le reste de la population et ont également un usage plus fréquent des médias.
22 – En constante évolution, le taux de vote nul ou blanc aux dernières élections législatives de 2011 pour atteindre 22%. Ce dernier était de 20% en 2007 et de 16% en 2002. Ce chiffre est d’autant plus alarmant que le nombre d’électeurs inscrits par rapport à la population en âge de voter demeure en constante baisse depuis 1997. Avec seulement 62 % d’électeurs inscrits aux dernières élections législatives, on constate une baisse de dix points entre les élections de 2007 et 2011.
Plus loin : Base de données électorales sur le site Tafra.ma
*Source : Think tank Tafra
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