« Arik Air, la plus grande compagnie aérienne d’Afrique centrale et de l’Ouest informe ses passagers d’une suspension temporaire de son activité, dans l’attente de l’approbation du renouvellement des documents d’assurance (…) retardée par le week-end férié », a annoncé Adebanji Ola, porte-parole d’Arik Air. C’est la troisième compagnie privée du pays, l’un des plus vastes d’Afrique, à interrompre son trafic aérien depuis le début du mois, après ses concurrents Aero et First Nation. Des milliers de passagers, bloqués au Nigeria et sur le reste du continent, ne peuvent embarquer après un week-end de quatre jours, fériés en raison des célébrations de l’Aïd.
Les compagnies aériennes privées nigérianes, dont l’économie est très fragile, n’arrivent plus à faire face à la pénurie de dollars qui plombe l’économie du géant de l’Afrique de l’Ouest ni à rembourser leurs dettes. « Le transport aérien demande un fort capital. Aucun opérateur ne peut survivre sans emprunter aux banques », a déclaré dans une tribune lundi Allen Onyema, directeur général d’Air Peace. « Cela signifie que les banques doivent nous soutenir. Mais la réputation de l’aviation est mauvaise dans notre pays, les compagnies ne remboursent pas leurs dettes et plus personne, au Nigeria ou à l’étranger, ne veut nous accorder de prêts », a-t-il dénoncé.
Grave crise économique
Le pays, qui tire 70% de ses revenus de sa production pétrolière, traverse une grave crise économique avec la chute du prix du baril, et souffre de la présence de groupes armés qui font régulièrement exploser les infrastructures d’hydrocarbures dans la région du Delta. Les banques n’ont plus assez de liquidités et le pays a du réduire drastiquement ses importations, notamment de carburant.
Il est devenu également difficile pour les compagnies internationales de s’approvisionner depuis le Nigeria. Emirates, la compagnie du Golfe a réduit son trafic aérien de 2 à 1 voyage par jour entre Dubai et Abuja/Lagos. Air France-KLM utilise régulièrement des avions plus petits pour le Nigeria.
Le Nigeria a perdu sa place de première économie et de premier exportateur de pétrole du continent africain et est entré en récession au deuxième trimestre.
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer