Le CIH poursuit sa mue entamée en 2009 avec l’arrivée d’Ahmed Rahhou à sa tête. Aujourd’hui, le président de CIH se dit satisfait de la transformation de la banque dont « le bilan est désormais similaire à toutes les autres banques universelles ». CIH peut se targuer d’être devenue une banque universelle mais qui pâtit des mêmes maux que ses confrères. D’ailleurs, Rahhou ne s’en cache pas. Ce premier semestre est impacté par un contexte particulier que le patron de CIH résume en trois points lors de la présentation : « Une croissance atone du crédit, une baisse des taux et l’aggravation des risques ».
Des performances au beau fixe
Dans ce contexte, CIH ne s’en sort plutôt bien si ce n’est un résultat net part de groupe qui enregistre une baisse significative de 9,9 % à 180,5 millions de dirhams contre 190,4 millions. Le management explique cela par l’intégration dans le périmètre de consolidation de QMB, sa nouvelle filiale dans la finance participative. Celle-ci « apporte au bilan des charges et naturellement elle n’apporte pas encore de produit », justifie Lotfi Sekkat, directeur général délégué de CIH BANK. Du côté du PNB Consolidé, il a progressé de +5,6 % pour s’établir à 912,8 millions de dirhams à fin juin 2016 contre 864,6 millions en juin 2015.
La marge nette d’intérêt a connu une légère hausse de 1,3 % passant de 722 à 731,9 millions de dirhams. La banque continue son action agressive sur le marché pour attirer de nouveaux clients et consolider ses parts de marché dans les activités de la banque universelle. Lors de ce premier semestre, la banque a collecté 1 milliard de dirhams et a ouvert 76 000 nouveaux comptes. S’agissant du développement de réseau, ce sont 7 nouvelles agences CIH qui ont ouvert leurs portes.
Le coût du risque inquiète
L’encours des crédits a, quant à lui, connu une hausse de 2,8 %. Le management de CIH n’est pas peu fier de souligner que la progression des crédits hors immobilier est de 8,3 %, un point marquant du détachement de la banque de son activité principale d’il y a quelques années. Tandis que les encours immobiliers n’ont évolué que de 0,7 %. Ce qui commence à se voir au niveau de la structure des encours où les crédits immobiliers ont perdu des parts en faveur des autres secteurs. À ce niveau, le CIH pâtit, à l’instar des autres banques, de la hausse du coût du risque. Un phénomène qui commence à prendre des proportions inquiétantes dans le secteur. Pour preuve, le taux des créances en souffrance est passé de 6,94 % à 7,26 %.
Une levée de fond programmée
En somme, le CIH boucle un bon premier semestre et se met déjà en ordre de bataille pour la prochaine phase de son développement avec la mise en place du plan stratégique 2016-2020. Pour commencer le déploiement de ce plan qui a pour axes principaux la consolidation des parts de marché de la banque, l’extension de son réseau, la diversification des activités, CIH compte renforcer ses fonds propres. «Nous préparons une émission d’obligation subordonnée qui se concrétisera avant la fin de l’année car les conditions de marché sont actuellement intéressantes», confie Rahhou. Et d’ajouter, «nous renforçons nos fonds propres pour ne pas nous retrouver à défaut d’opportunités de développement. Cette levée nous permet d’avoir une force de frappe de façon à aller vers des secteurs d’activités dans lesquels nous n’avons pas notre parts aujourd’hui, notamment les activités de marché». Sur ce volet, le CIH a un plan de bataille sur plusieurs fronts à commencer par la gestion des OPCI (organisme de placement collectif immobilier). La banque dispose une filiale commune avec la CDG, AjarInvest, qui sera opérationnelle dès que la loi sur les OPCI et les agréments seront publiés. «Nous serons opérationnels avec des opérations significatives. Nous pouvons offrir des placement sur des fonds avec des 100 de millions de dirhams immédiatement», tient à préciser Ahmed Rahhou.
Un capital de 600 millions de dirhams pour QMB
Dans la finance participative, la banque est également à pied d’œuvre. QMB sera prête au démarrage en janvier 2017 si le calendrier promis par la banque centrale pour la délivrance des agréments est respecté. cette filiale sera dotée d’un capital de 600 millions de dirhams qui pourra être porté à un milliard de dirhams si le volume d’activité le nécessite. Le CIH veut également se positionner davantage sur les métiers de bourse. «Nous aimerions prendre plus de parts sur ce métier que nous adressons actuellement en partenariat avec CDG capital », confie Rahhou. Et d’ajouter, «soit nous nous renforcerons via ce canal ou à travers des moyens qui nous sont propres». Le choix n’est pas encore tranché. Rahhou compte constituer à travers cette prochaine levée de fonds un matelas financier lui permettant de mener à bien tous ces projets important pour l’avenir de la banque qu’il dirige.
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