Le site américain USA Today relaye, vendredi 2 septembre, l’histoire de ce couple pour le moins surprenant. Elle, mormone américaine originaire de l’Utah, lui est un Marocain, réfugié. En décembre 2015, Carly Harris voit, via les réseaux sociaux, une vidéo témoignant des conditions de vie inhumaines d’un camp de réfugiés en Grèce. Consciente qu’elle peut y apporter de l’aide, elle s’envole avec son cousin en direction du Camp Moria.  « Nous sommes allés au camp et demandé où nous pouvions aider. Ils ont dit, “ici”, alors nous avons laissé nos sacs et travaillé, pendant près d’un mois. »

Autrefois caserne militaire, ce camp accueille aujourd’hui près de 2 000 réfugiés sur l’île grecque de Lesbosk, à seulement quelques kilomètres de la frontière turque. Elle est le principal point où les réfugiés en provenance de Turquie arrivent via des embarcations sommaires et surchargées.

Carly Harris aide ces derniers, leur donne des vêtements chauds, offre du thé aux femmes et réconforte les enfants. Parmi ces réfugiés, figure Soufiane El Yassami, un Marocain venu chercher une meilleure vie en Europe. Ce dernier, en quête de vêtements chauds, fait la queue dans la file d’attente, puis quand vint son tour, complimente Carly, en lui soufflant qu’elle a de beaux yeux. Devenus amis, puis intimes, les deux font face à leurs histoires respectives : elle est mormone, il est musulman.

Ayant encore une année scolaire à passer à l’Université de l’Utah, Carly Harris s’est envolée pour les États-Unis, après plusieurs semaines passées au camp. À la fin, le jeune homme a demandé à son amie s’il pouvait l’embrasser. Chose qu’elle a refusée, arguant que ses convictions religieuses l’en empêchent.

La prison pour l’un, le banc de l’école pour l’autre

Au lendemain de son retour, Carly Harris apprendra que plusieurs immigrés marocains ont été arrêtés au camp Moria. « Ils les ont pris ! Ils ont pris les Marocains en prison, ils les ont arrêtés ! », explique ainsi Harris au média américain. « Et instantanément, je savais qu’il était l’un d’entre eux.»

Plus tard, elle apprend que Soufiane, accompagné d’un groupe de personnes, s’était rendu au poste de police pour obtenir des documents lui permettant d’aller en Europe. Au lieu de cela, ils ont été arrêtés et emmenés dans une prison de l’île. Selon lui, il y avait plus de 600 Marocains et Algériens dans cette prison. En payant un policier pour obtenir une connexion Internet, il arrive à reprendre contact avec Carly. Il lui explique que son seul échappatoire est de rentrer au Maroc.

Depuis, les néo-amants continuent de communiquer via Facebook. En attente, peut-être, de retrouvailles formelles.