Ce raid a été mené samedi 27 août contre la prison de Marawi par une cinquantaine d’hommes lourdement armés du groupe Maute, un des nombreux mouvements islamistes de l’île de Mindanao, a précisé Agustine Tello, commandant de la police locale.
Les huit combattants qu’ils ont libérés avaient été arrêtés le 22 août à un point de contrôle par des militaires qui avaient découvert des armes et des explosifs dans leur camionnette.
Quinze prisonniers détenus pour d’autres raisons en ont profité pour s’évader, a indiqué un responsable provincial, Acmad Tabao, qui a revu à la baisse le chiffre de 20 détenus annoncé plus tôt par la police.
Acmad Tabao a indiqué que deux femmes s’étaient présentées à l’entrée de la prison en affirmant apporter de la nourriture aux détenus. Quand les gardiens ont ouvert les portes, des hommes armés en ont profité pour s’introduire dans l’établissement.
Ils ont rapidement pris le dessus sur le personnel de la prison et se sont enfuis avec leurs hommes à bord d’un véhicule de la prison, gagnant les rives d’un lac où un bateau les attendait.
Le groupe Maute est soupçonné d’être responsable de l’attaque meurtrière en février d’un camp militaire reculé de Butig, à Mindanao. Les assaillants avaient alors brandi des drapeaux noirs du groupe État islamique.
L’attaque avait fait 12 morts parmi les assaillants et cinq morts parmi les militaires.
Les autorités ont indiqué qu’elles enquêtaient sur le niveau de protection de la prison attaquée samedi et tentaient de comprendre pourquoi sa sécurité n’avait pas été renforcée après l’arrestation des huit hommes il y a une semaine.
Ce n’est pas la première évasion collective impliquant des combattants islamistes en Indonésie.
En 2009, une centaine d’hommes armés avaient attaqué une prison de l’île de Basilan (sud), libérant 31 détenus, dont des combattants islamistes.
Des négociations de paix sont en cours avec le plus important groupe rebelle musulman du pays, le Front Moro islamique de libération (Milf), ainsi qu’avec le Front moro de libération nationale (Mnlf). Mais des organisations comme le groupe Maute ou Abou Sayyaf n’y participent pas.
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