Combien de circonscriptions électorales?
Sur les 395 sièges que se partageront les élus de la Nation au lendemain des résultats des législatives du 7 octobre 2016, 305 seront répartis entre 92 circonscriptions électorales, les 90 autres seront réservées aux listes nationales des jeunes et des femmes. Si plusieurs communes urbaines ou rurales ne comptent qu’une seule circonscription, certaines grandes villes en contiennent plusieurs. C’est le cas de Rabat, avec ses deux circonscriptions électorales de Rabat Océan et de Rabat Chellah. C’est le cas également de Casablanca, avec ses huit circonscriptions. A elle seule d’ailleurs, la capitale économique enverra 26 députés à la Chambre des représentants.
A quoi servent les listes nationales?
En vigueur depuis les législatives de 2011, les listes nationales ont été créées par le législateur pour permettre une plus grande représentativité des femmes et des jeunes de moins de 40 ans dans l’hémicycle. 90 députés seront donc élus, soit parmi les listes nationales féminines (60 sièges), soit parmi les nationales réservées aux jeunes de moins de 40 ans (30 sièges). Le seuil électoral ayant été établi à 3% (contre 6% en 2011), un parti politique qui ne recueille pas plus de 3% des suffrages sera privé de représentant parmi ses candidat(e)s inscrits dans les listes nationales.
Comment fonctionne notre mode de scrutin?
Comme en Israël ou en Espagne, le Maroc utilise le scrutin proportionnel plurinominal. Un mode de scrutin favorable aux petites formations politiques. Mais au Maroc, certaines voix critiquent ce mode de scrutin, le jugeant favorable à un plus grand émiettement du paysage politique. La méthode utilisée est la méthode du plus fort reste. Par exemple : si dans une circonscription de trois sièges, quatre partis politiques (A, B, C, D) obtiennent respectivement 10 000, 7 000, 1500 et 500 voix, sachant que le seuil électoral est établi à 3%, le parti D n’aura pas de siège (Pour l’obtenir, il faudrait au moins 3% * 19 000 ‘nombre de suffrages exprimés’, c’est-à-dire 570). Pour les trois autres partis, ils doivent atteindre le quotient électoral, établi à 16500/3= 5500. Les partis A et B ont donc chacun un siège. Et comme le mode électoral à la proportionnelle utilisé est celui de la méthode du plus fort reste, le parti A (dont le reste des voix est établi à 10000 – 5500= 4500 voix, soit le plus fort reste comparé aux restes des partis B et C ) est celui qui remportera le troisième et dernier siège.
Quelles sont les chances des partis ?
Au Maroc, il existe plus d’une trentaine de partis politiques, dont le dernier-né est le parti des Néo-démocrates fondé par le politologue Mohamed Darif. Mais, parmi le large patchwork de formations politiques, dont certaines sont inactives, huit (voir neuf) grandes formations politiques se partageront, selon toute vraisemblance, l’essentiel des sièges de la future première chambre du parlement. Grands favoris, le PJD du chef du gouvernement Abdelilah Benkirane et le PAM de Ilyas Elomari devront en toute logique se disputer la première place. Le RNI, l’Istiqlal et le MP sont les principaux outsiders. D’autres partis batailleront quant à eux pour tenter de glaner un groupe parlementaire, c’est le cas de l’USFP, l’UC, le PPS ou encore la FGD.
Comment est choisi le chef du gouvernement?
Comme le stipule l’article 47 de la constitution, « le roi nomme le Chef du gouvernement au sein du parti politique arrivé en tête des élections des membres de la Chambre des représentants, et au vu de leurs résultats ». Un article respecté en 2011 lorsque le Mohammed VI avait nommé Abdelilah Benkirane chef du gouvernement suite à la victoire du PJD aux législatives. Mais cela ne veut pas dire que Benkirane rempilera pour un second mandat si le PJD remporte à nouveau le scrutin, le roi pourra toujours choisir un membre du PJD autre que Abdelilah Benkirane pour occuper le poste de Chef du gouvernement.
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