L’attribution de la réalisation de la trémie des Almohades à Casablanca à la société turque Makyol est à l’origine de tensions entre la fédération nationale des bâtiments et travaux publics (FNBTP) et la société Casa Aménagement, le maître d’ouvrage.
Le torchon brûle entre la société Casa Aménagement et la Fédération nationale des bâtiments et travaux publics (FNBTP). A l’origine, l’appel d’offre lancé, en mars 2016, par la société Casa Aménagement pour la réalisation de la trémie sur le boulevard Almohades allant de la mosquée Hassan II jusqu’à la place Zellaqa à Casablanca. « Dès le lancement de l’appel d’offres, les entreprises marocaines ont été écartées en raison des conditions d’accès à ce marché, notamment la demande de références précises», tonne dans une déclaration à Telquel.ma Mustapha Miftah, le directeur délégué de la FNBTP.
Du côté de la société Casa Aménagement, Driss Moulay Rchid, directeur général écarte tout favoritisme. Il souligne que « le représentant de la fédération devait s’adresser au maître d’ouvrage pour demander des explications (…) Nous œuvrons pour encourager les entreprises marocaines au niveau de Casa Aménagement. 95% de nos marchés sont accordés à des entreprises marocaines ».
Aux origines du conflit
A l’issue de la séance d’ouverture des plis du 26 juillet dernier, deux sociétés turques ont été retenues pour la réalisation de la trémie: Yapi Merkezi et Makyol. Au terme du processus, Casa Aménagement a octroyé le marché à la société Makyol. La facture globale est de 594,11 millions de dirhams : 100 millions de dirhams sera versée en devises (dollars) et 498 millions en dirhams. « La société recevra donc 85% de son paiement en dirhams », précise à Telquel.ma, Driss Moulay Rchid, directeur général de la société Casa Aménagement, maître d’ouvrage de ce chantier.
Le marché, qui portait sur la réalisation de cette trémie de 1900 mètres, comportait des clauses dans le cahier de charges, exigeant une attestation de référence. Il était exigé «la réalisation de trémie ou tunnel couvert en zone urbaine avec systèmes de désenfumage électromécaniques ou équivalent d’une longueur minimale de 800m et de montants supérieurs ou égaux à 200 millions de dirhams».
Le dirigeant de la société Casa Aménagement reconnaît qu’il s’agit là d’une exigence très stricte. « Nous sommes dans un axe extrêmement dense en terme de circulation. Nous avons demandé les détails sur la méthode qui sera adoptée pour gérer l’encombrement de la circulation au niveau de la palce Zellaqa et du rond-point Houphouët Boigny au niveau de Casa Port », justifie-t-il.
Il reconnaît par ailleurs que « les entreprises marocaines ont fait un effort pour essayer de répondre à ces exigences. Certaines ont plus ou moins réussi sur la globalité mais ce n’était pas satisfaisant selon les membres de la commission technique ».
Et de conclure à l’adresse des opérateurs mécontents des résultats de cet appel d’offres : « lorsque l’on n’est pas satisfait des résultats d’une commission, on demande des éclaircissements. Si ces derniers ne sont pas satisfaisants on remonte vers le président du conseil d’administration qui est le wali de la région Casablanca-Settat. Et au pire, le recours se fait au niveau du chef du gouvernement ».
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