Une analyse parue le 4 août dans le quotidien l’Economiste a fait jaser au sein du parti de la lampe. « Quatre ans après sa mise en œuvre, le système des nominations aux hautes fonctions, basé sur l’appel à candidature, va droit au mur. Même au sein du gouvernement, il est critiqué pour son manque de transparence et son effet néfaste au point d’affaiblir l’administration. Au 24 juillet dernier, Abdelilah Benkirane a procédé à la nomination de 689 hauts responsables, dont beaucoup sont d’obédience PJD », écrit notre confrère dans cet article intitulé « la purge cachée ». Et ce n’est pas tout « Ces nominations ne concernent pas des chefs de service ou de division, mais des postes plus importants dans la hiérarchie: secrétaires généraux, directeurs centraux des ministères, DG d’établissements publics… Dans certains cas, les fonctionnaires débarqués ont été loin de démériter », ajoute le quotidien, qui soulève le caractère « compliqué » du recensement à cause de l’existence « de profils ‘dormants’, qui pourrait basculer vers le parti, pour des raisons idéologiques ou par opportunisme ou carriérisme politique ».
Pour appuyer son analyse, l’Economiste cite quelques exemples de PJDistes « déclarés » ayant été nommés sous le mandat d’Abdelilah Benkirane, comme Abdelmounaime El Madani, DG de l’Entraide nationale sous le giron du département de Bassima Hakkaoui ou encore Fatima Benhsaine, « directrice de la société civile au ministère des Relations avec le Parlement piloté par Abdelaziz El Omari ». « En outre, il y a eu l’échange de bons procédés entre le PJD et le PPS, puisque Mohamed El Hilali a été nommé directeur des affaires juridiques au ministère de l’Habitat et de la Politique de la ville. Il était vice-président du Mouvement de l’unicité et de la réunification (MUR) (sic). A cela s’ajoute l’ancien membre du cabinet de Benkirane, Abderrahim Chikhi, devenu entre- temps le président du MUR. Mohamed Amari est directeur des ressources humaines au ministère de l’Enseignement supérieur », poursuit la même source.
Khalfi monte au créneau
Contacté par Telquel.ma , Mustapha El Khalfi, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement botte en touche. Il n’hésite pas à dénoncer « la mauvaise foi de l’analyse ». Son argument : Sur les 689 nominations ayant eu lieu sous le mandat d’actuel gouvernement, « le nombre des PJDistes nommés dans les ministères ne dépasse pas dix ». Monsieur com’ du gouvernement ajoute qu’il est « inconstitutionnel d’exclure quelqu’un sur la base de son étiquette politique mais la nomination d’un cadre ne se fait en fonction de l’appartenance politique ». Et d’ajouter : « L’analyse est fondée sur quatre cadre cités dans l’article. Puis Fatima Benhsaine, la directrice de la société civile, a été licenciée». Il tient à préciser aussi que les cadres de son ministère chargés de la communication ou du Centre cinématographique marocain « n’ont rien à voir avec le PJD ».
« Il s’agit au contraire d’un élément positif dans le bilan du gouvernement, car on a introduit transparence et bonne gouvernance dans les nominations », explique le ministre PJDiste, qui se félicite du fait que le gouvernement a mis fin au « recrutement direct en instaurant les concours et l’appel à candidature pour les hauts postes ».
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