La législation du travail marocaine s’est attelé au cas des travailleurs domestiques et la nouvelle loi, adoptée le 26 juillet, va leur permettre de pouvoir négocier leurs conditions d’emploi. Dans un communiqué, Human Rights Watch a salué, à travers son directeur de la communication et du plaidoyer pour le Moyen Orient et l’Afrique du Nord Ahmed R. Benchemsi, « une révolution » pour les travailleuses domestiques au Maroc, « dont tant sont exploitées et maltraitées ». Benchemsi précise, en revanche, que les démarches pour intégrer les travailleuses domestiques « ne sont pas encore satisfaisantes » en particulier « le nouveau salaire minimum pour les travailleuses domestiques », qui est « beaucoup plus faible que le salaire minimum légal pour les autres travailleurs. »
L’ONG rappelle qu’« avant l’adoption de la nouvelle loi, les travailleuses domestiques étaient exclues du Code du travail marocain », ce qui les privait de leurs droits les plus légitimes. HRW précise que la nouvelle loi exige des contrats et fixe au bout d’une période de cinq ans après l’entrée en vigueur de la loi l’âge minimum du travail à 18 ans. Elle limite le nombre d’heures de travail pour les employées âgées de 16 et 17 ans à 40 heures par semaine, et pour les adultes à 48 heures par semaine.
L’ONG salue les mesures de lutte contre la précarité chez les travailleuses à domicile et les dispositifs de sécurité sociale institués pour les protéger. Toutefois, elle rappelle que « la plupart des enfants travaillant comme domestiques au Maroc proviennent de régions rurales pauvres (…) Arrachées à leur foyer et leur famille, de nombreuses filles employées comme domestiques sont isolées et ne savent où s’adresser pour obtenir de l’aide si leur employeur les exploite ou les maltraite » écrit l’ONG. Et d’ajouter que pour appliquer la nouvelle loi, le Maroc devrait « lancer une campagne publique de sensibilisation pour informer les travailleuses domestiques, ainsi que leurs employeurs, des dispositions de la loi ». Le gouvernement devrait également « former les inspecteurs du travail et autres agents chargés de faire respecter la loi, et rendre publiques les sanctions infligées aux employeurs qui la violent. Les inspecteurs du travail devraient disposer de l’autorité pour contrôler tout lieu où une personne travaille comme domestique, et pour interroger les travailleuses domestiques en privé sur leurs conditions de travail. »
Le Maroc, explicite l’organisation, a voté en faveur de l’adoption de la Convention sur le travail décent pour les travailleurs domestiques en 2011, mais ne l’a pas encore ratifiée.
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