Même si le commerce intra-régional en Afrique est encore limité (comparé à d’autres régions), il ne cesse d’augmenter. Quel rôle joue le Maroc dans cette transformation des échanges commerciaux ? L’OCP Policy Center (think tank de l’OCP d’inspiration libérale) a publié le 28 juillet une étude consacrée à la question. Nommé « Structure des échanges entre le Maroc et l’Afrique : une analyse de la spécialisation du commerce », le document dresse un panorama des échanges commerciaux qu’effectue le Maroc sur le continent.
L’Afrique, un potentiel sous-exploité
Le montant des échanges commerciaux que le Maroc effectue avec ses partenaires africains est passé de 1 milliard de dirhams à 4,4 milliards de dirhams entre 2004 et 2014.
Mais le Maroc est loin d’être le premier acteur africain dans le domaine des échanges intracontinentaux. Il ne se place qu’à la 11e place en matière d’exportations et à la 13e place en matière d’importations.
Le potentiel reste important puisque ces échanges ne représentent qu’une faible part des échanges commerciaux du Maroc.
Sa balance commerciale avec le reste des pays du continent est déficitaire mais s’est réduite.
Avec qui commerce le Maroc ?
Le Maroc exporte principalement des biens vers l’Afrique de l’ouest et importe d’Afrique du nord (des hydrocarbures algériens). L’auteure du papier de l’OCP Policy Center précise qu’il n’existe pas suffisamment de données sur le commerce de services pour les étudier.
Les exportations du Maroc vers l’Afrique les plus importantes concernent les produits alimentaires et animaux vivants, les machines et matériels de travaux et les produits chimiques.
Qu’achète le Maroc aux Africains ?
Quels sont les avantages comparatifs du Maroc ?
L’auteure de l’article s’interroge sur les avantages comparatifs du Maroc, autrement dit, les biens pour lesquels le Maroc a un avantage concurrentiel par rapport aux autres pays africains. Contrairement à beaucoup d’autres États, le Maroc n’a aucun avantage comparatif à échelle continentale pour les biens intensifs en matières premières. En revanche, le Maroc a un avantage comparatif à exporter en Afrique des biens intensifs en main d’œuvre par rapport aux États du panel retenu par l’auteure (Algérie, Côté d’Ivoire, Mauritanie, Sénégal et Nigeria). Même chose pour les produits intensifs en technologie difficile à imiter. Mais dans ces deux cas, cet avantage comparatif est faible.
Les recherches et calculs mathématiques de l’OCP Policy Center suggèrent que le Maroc a élargi la gamme de produits pour lesquels il a un avantage comparatif en Afrique (mais ne le prouve pas pour le moment). Quoi qu’il en soit, le Maroc s’est davantage dirigé vers la diversification que la spécialisation de son offre à destination de l’Afrique.
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