«La polémique née de l’exportation des 2500 tonnes de nos déchets valorisés pour permettre à LafargeHolcim de faire des tests industriels nous a beaucoup coûté en termes d’image. Les déchets exportés étaient traités, valorisés et respectaient toutes les normes de qualité à l’échelle internationale. Toute cette histoire n’avait pas lieu d’être. Nous regrettons toute la confusion qui a été faite autour d’une activité industrielle opérée dans le monde entier ». C’est ainsi que Fabrizio Dempiro, directeur général de Deco, la société italienne qui a exporté 2500 tonnes déchets industriels au Maroc, s’est exprimé lors d’une conférence de presse, organisée jeudi 28 juillet par l’Association professionnelle des cimentiers du Maroc (APC), à Pescara en Italie.
Des représentants de LafargeHolcim, Ciments du Maroc et Ciments de l’Atlas étaient également du voyage pour tirer au clair l’affaire qui a fait les choux gras de la presse pendant plusieurs semaines. Pour le patron de Deco, les journalistes ont mal relayé l’affaire. Un propos dur qui a été tout de suite nuancé par Thomas Guillot, directeur de l’activité géocycle Europe chez LafargeHolcim, importateur des déchets pour le prix de 25 euros la tonne : « il faut reconnaître aussi que nous aurions pu mieux gérer notre communication autour de cette affaire ». Le groupe LafargeHolcim a l’habitude, au niveau international, d’opérer un partenariat avec Deco. « Nous nous sommes dit que le Maroc était prêt à opérer un changement de sa manière de valoriser ses déchets, d’où le test. Nous avions l’ambition d’acter une coopération sur le long terme », regrette le directeur général. L’utilisation des déchets valorisés comme combustible alternatif (au charbon) par les cimentiers est chose courante en Europe. L’Allemagne ressort comme un pays précurseur dans ce domaine.
Pour le management de Deco, parler de «dangerosité des déchets» valorisés est totalement fortuit. C’est d’ailleurs pour prouver l’innocuité de ses produits combustibles que la société italienne a décidé d’ouvrir ses portes à quelques journalistes marocains afin d’établir la pertinence d’un système éprouvé de longue date en Europe. « Aujourd’hui même, nous avons exporté une cargaison de nos déchets à destination de Chypre et de Bulgarie », tient à préciser Fabrizio Dempiro.
La plate-forme de valorisation des déchets du groupe Deco traîte pas moins de 1,6 million de tonnes par an.
L’utilisation du « produit final » qui sert de combustible aux industriels se fait aussi bien au plan local qu’international.
Avec une masse salariale de près de 1000 personnes, Deco génère un chiffre d’affaires de près 90 millions d’euros.
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