« Mohammed VI mécontent à l’encontre d’Abdelilah Benkirane ». Le titre de cet article de Jeune Afrique, publié à la fois dans le numéro en kiosque depuis le 17 juillet et sur le site du magazine, fait les choux gras de la presse au Maroc depuis quelques jours. La raison de la colère ? Tout « en jurant sa loyauté envers la monarchie », le chef du gouvernement « se comporte en opposant le week-end venu, lors des réunions et meetings du PJD », confie à l’hebdomadaire panafricain un proche de Mohammed VI. Et ce n’est pas la seule raison, toujours d’après la même source : « Sa Majesté n’apprécie pas que l’on divulgue le contenu de ses entretiens, encore moins celui de ses gestes privés », faisant allusion à « la “révélation” par Benkirane d’un cadeau (une montre) offert à sa mère par le roi. »

Contacté par Telquel.ma, Abdelilah Benkirane déclare : « Il peut y avoir des hauts et des bas dans ma relation avec Sa Majesté. De mon côté, ma loyauté et mon respect envers le souverain n’ont jamais changé. »

Climat tendu ?

Selon des sources proches du gouvernement, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est le « boycott » de la MedCOP Climat par Abdelilah Benkirane, qui a eu lieu les 18 et 19 juillet à Tanger. Organisé par Ilyas El Omari, président de la région Tanger-Tétouan-El Hoceima, l’événement était présidé par le prince Moulay Rachid, qui a donné lecture d’un discours royal. Pendant ce temps, le chef du gouvernement assistait aux funérailles du fils d’un cador de l’Istiqlal. « Ce n’est pas que j’ai préféré assister à l’enterrement. J’ai décliné l’invitation d’Ilyas El Omari quatre jours avant l’évènement. Je ne savais pas alors que le prince Moulay Rachid lirait une lettre de Sa Majesté », se défend Benkirane. Une polémique creuse ? C’est ce qu’explique Aziz Rabbah sur sa page Facebook. « Le chef du gouvernement s’est absenté d’une dizaine d’évènements organisés sous le haut patronage du roi, où il a été donné lecture d’une lettre royale. Pourquoi toute cette polémique ? Qu’en est-il des autres manifestations auxquelles il n’a pas assisté ? Le chef du gouvernement devait-il assister à celle-là en particulier ? » s’interroge le ministre de l’Équipement.

Le changement, c’est maintenant ?

Benkirane sur la sellette ? C’est ce qu’avance le site d’information Médias24. « L’heure est au bilan et on découvre que son style est rédhibitoire, puisqu’il n’a pas su endosser un costume d’homme d’État. On découvre également qu’il n’a pas avec le roi Mohammed VI une relation de complicité, de confiance et de communication, contrairement à ce qu’il a laissé entendre dans ses nombreuses sorties médiatiques. » À ce sujet, le patron du PJD botte en touche : « Il n’y a qu’un seul roi mais il y a plusieurs potentiels chefs du gouvernement. En ce qui me concerne, mon attachement et mon respect envers la monarchie ne changeront jamais. »