Voilà un énième rapport qui alerte sur la situation critique de notre système de retraite. Le rapport sur la stabilité financière publié par Bank Al-Maghrib, l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) et l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) détaille la situation financière de ce système dont la réforme traîne depuis plusieurs années. Sans surprise, le rapport énonce : « la situation financière des régimes de retraite reste toujours fragile, notamment au niveau du régime des pensions civiles [géré par la Caisse marocaine des retraites (CMR)]. Les prestations servies par ces régimes ont dépassé pour la deuxième année consécutive les cotisations perçues. Leur équilibre technique a poursuivi sa dégradation ».
La lecture des chiffres fait ressortir des réserves de 260 milliards de dirhams en 2015. Durant cette année, les cotisations collectées par les régimes de retraite ont représenté 40 milliards de dirhams, pour une population d’actifs cotisants de 4,28 millions. Les prestations servies ont atteint, quant à elles, 42,7 milliards de dirhams. Soit un déficit de 2,7 milliards de dirhams.
« L’équilibre technique des régimes de retraite reste globalement précaire », précise le rapport. Ce n’est un secret pour personne que le régime des pensions civiles (RPC) a enregistré un déficit technique pour la deuxième année consécutive avec un épuisement prévu de ses réserves en 2022. Le déficit du solde global se fera sentir à partir de 2016.
« Les marges de manœuvre pour pallier les déséquilibres financiers des régimes de retraite se rétrécissent », alerte le rapport. Et de poursuivre : « le RPC est entré en phase de déficit structurel. Agir uniquement sur le seul paramètre du taux de cotisation pour assurer l’équilibre du régime conduirait à un taux insoutenable » taclant ainsi l’application seule de la réforme paramétrique. Pour les responsables, les mesures à prendre « doivent à la fois permettre d’augmenter les ressources du régime et baisser ses engagements financiers, d’où l’urgence de mettre en œuvre la réforme proposée par les pouvoirs publics ».
Et de conclure que la faillite du régime des retraites ne sera pas sans impact sur les finances publiques, les marchés financiers et les ménages. On se demande jusqu’à quand cette réforme urgente et nécessaire restera otage des calculs politiciens.
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