Bank Al-Maghrib (BAM) a publié son rapport sur la stabilité financière du pays. Un volet est consacré à la situation financière des ménages. Le rapport précise que le patrimoine financier des ménages, en hausse de 7,1 %, s’est élevé à fin 2015 à 700 milliards de dirhams. 82 % de ce montant est constitué de dépôts bancaires, 10 % de placements en valeurs mobilières et 8 % en assurance vie.
Pas sans ma banque
Autrement dit, plus 570 milliards de dirhams sont confiés au secteur bancaire. Dans le détail, les dépôts à vue représentent 320 milliards de dirhams. Les dépôts à terme totalisent 108 milliards de dirhams. Enfin, les comptes d’épargne cumulent un montant de 135 milliards de dirhams avec « une progression de l’ordre de 6,6 %, en ralentissement par rapport à l’année dernière », tient à préciser la banque centrale dans son rapport. Tout en restant loin derrière les dépôts bancaires, les placements en valeurs mobilières connaissent un engouement de la part des ménages. Ces derniers y ont placé 74 milliards de dirhams à fin 2015, enregistrant une progression de 10,9 %. « Cette progression provient essentiellement de l’évolution des placements en titres de propriété représentant 88 % du total à 65 milliards de dirhams », peut-on lire que le rapport de Bank Al-Maghrib.
Décélération du crédit à l’habitat
La banque centrale s’est également intéressée à l’endettement des ménages marocains. Il en ressort que leur taux d’endettement s’est élevé à 31,1 % contre 30 % en 2014. Sa hausse est une conséquence directe de la croissance de 5,1 % de la dette financière des ménages qui a totalisé 297 milliards de dirhams en 2015. « Comparé à d’autres économies, ce ratio est situé à un niveau plus élevé que celui des pays en développement et émergent, et demeure en deçà des niveaux observés dans les économies avancées », analyse Bank Al-Maghrib.
Par ailleurs, cette dette a servi à financer des acquisitions immobilières à hauteur de 64 % malgré la décélération du crédit à l’habitat. En effet, il a poursuivi son rythme baissier entamé depuis 2010. Sa croissance est revenue de 6,7 % en 2014 à 5 % en 2015, « du fait, notamment, d’un repli de 1,6 % de la nouvelle production du crédit qui a totalisé près de 27 milliards de dirhams à fin 2015. Ce ralentissement intervient, cette année, dans un contexte caractérisé par une baisse de 3,5 % des ventes des biens immobiliers résidentiels, concomitants à une hausse de leur prix de 0,9 % », explique la banque centrale dans son rapport.
Pression sur les revenus
Sur un autre registre, la banque centrale explique que « les ménages ont plus tendance à contracter les crédits immobiliers sur des durées de plus en plus longues, laissant entrevoir une certaine pression sur leurs revenus ». En effet, les crédits à l’habitat dont la durée de remboursement est comprise entre 20 et 30 ans ont constitué 57 % de l’encours total à fin 2015, contre 55 % en 2014.
C’est le cas également pour les crédits à la consommation dont le montant a atteint 106,4 milliards de dirhams en 2015. « La part des crédits contractés pour des maturités dépassant cinq ans est passée de 49 % en 2009 à 64 % en 2015. Celle des crédits à maturité comprise entre 2 et 5 ans ne représente actuellement que 28 %, tandis que les crédits à une durée inférieure à 2 ans ne dépassent pas 8 % », s’inquiète la banque centrale.
Cette pression sur les revenus peut-elle engendrer plus de défauts de paiement ? Les chiffres apportés par Bank Al-Maghrib balayent d’un revers de la main cette théorie. « Le taux de défauts de paiement des ménages s’est replié pour la première fois depuis 3 ans se situant à 7,5 % [contre 7,8 % en 2014] », précise le rapport. Dans le détail, le taux de défaut des ménages s’est établi à 6,1 % pour leurs prêts à l’habitat et à 10 % pour ceux à la consommation.
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