Les cheikhs salafistes marocains stoïques face aux menaces de mort de Daech

Daech menace de mort les Cheikhs salafistes Kettani, Chadli, Abou Hafs, Fizazi et Haddouchi les traitants d'apostats. Réactions.

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Abou Hafs,Hassan Kettani et Omar Haddouchi © Yassine Toumi

Le média de l’organisation terroriste Daech, Al Battar, a publié des menaces de mort à l’encontre des cheikhs salafistes marocains. L’organisation EI qualifie, dans cette publication daté du 28 juin, Abdelwahab Rafiki de «laïc»,  Omar Haddouchi de «mercenaire», Mohamed Fizazi de prédicateur du «taghout» et Abdelkrim Chadli de «Baltaji». «Les cheikhs Kettani, Haddouchi, Fizazi, Chadli et Mohamed Abdelwahab Rafiki ne sont que des cheiks qu’on a glorifié et qui maintenant concourent pour l’apostasie», affirme le média de Daech, qui les menace ouvertement de mort.

Contacté par Telquel.ma, le cheikh Mohamed Abdelwahab Rafiki, alias Abou Hafs, explique que ces menaces «ne (lui) font pas peur et qu'(il) s’y est habitué». «Depuis que je combats le terrorisme, je reçois des messages de ce genre. Cela ne m’empêchera pas de lutter contre le terrorisme et de révéler ses dessous», nous confie cet ancien détenu salafiste. A-t-il sollicité les autorités pour sa protection? Abou Hafs nous a simplement indiqué qu’il n’est pas de «[son] ressort de dire aux autorités comment combattre ce genre de choses.»

Quant au Cheikh Kettani, il nous déclare «qu’il n’est même pas la peine d’avertir les autorités dans la mesure où ces menaces ne sont pas sérieuses et que c’est devenu monnaie courante». 

Pour sa part, le cheikh Abdelkrim Chadli dit faire confiance à l’appareil sécuritaire du Maroc «qui a prouvé, par plus d’une fois, son expertise dans la lutte contre le terrorisme». Pour lui, «il n y a aucune crainte à avoir quant à ce boucan médiatique.»

Pour le Cheikh Mohamed Fizazi, «c’est une obligation de l’Etat de défendre ses citoyens (…) Depuis que nous étions en prison, nous avons été menacés à plusieurs reprises par des organisations terroristes ou des personnes anonymes. Combattre le courant takfiriste dépasse le volet sécuritaire et doit passer par l’éducation, le social et le politique», préconise-t-il.

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