Depuis l’éclatement du conflit entre les frères Abdelouahed et Mohamed El Alami, le nom de Mourad El Bied a été cité de nombreuses fois. Il était l’un des administrateurs remplacés lors de l’assemblée générale du 31 mai. Mourad El Bied perd sa qualité d’administrateur et de vice-président du conseil d’administration de Aluminium du Maroc. Il sort de son silence pour la première fois depuis le début du conflit fratricide en réaction à l’article paru dans Telquel numéro 722 du 17 au 23 juin 2016 sous le titre: « Coup d’État à Aluminium du Maroc« . Nous tenons à préciser que Mourad El Bied a été contacté dans le cadre de cet article et s’est abstenu de nous répondre parce qu’il était « en déplacement ».
Voici le texte intégral de sa déclaration.
« Je déplore les propos graves et diffamatoires qu’auraient tenus à mon égard Mr Mohamed El Alami que vous citez, et je romps aujourd’hui mon silence pour dénoncer vigoureusement ce dénigrement gratuit et totalement infondé. Selon votre article, Mr Mohamed El Alami me fait porter la responsabilité de l’investissement dans le projet Oberoi Marrakech.
J’indique aujourd’hui à vos lecteurs que la société qui porte le projet Oberoi, La Roseraie de l’Atlas, est gérée par Mr Mohamed El Alami qui assure à la fois la Présidence et la Direction Générale.
Je ne suis pas administrateur et n’ai aucun pouvoir de signature dans la société, et tous les marchés et commandes ont été approuvés par le PDG Mr Mohamed El Alami.
Mon rôle est de piloter une prestation d’assistance à Maîtrise d’Ouvrage pour la conduite des travaux et le suivi du chantier, sous le pilotage du conseil.
Le projet Oberoi Marrakech consiste en un hôtel de grand luxe de 84 suites sur 11 Ha (ouverture prévue d’ici fin 2016) et de résidences de luxe destinées à la vente sur 19 Ha (projet non démarré).
L’actionnariat est composé du groupe Indien Oberoi à 30%, des holdings personnelles de Messieurs El Alami à 36%, d’un particulier à 5%, de Belpromo (filiale d’Aluminium du Maroc) à 25%, et d’Afric Industries à 4%.
L’investissement, décidé à l’unanimité des actionnaires et administrateurs, a été estimé au départ du projet en 2008 / 2009 par des prestataires indépendants mandatés par le conseil d’administration de la société et par l’opérateur hôtelier, dont un organisme leader mondial des études touristiques et une des plus grandes banques d’affaires marocaines.
L’investissement initialement estimé en 2009 à 300 MDhs hors foncier est finalement évalué aujourd’hui à 420 MDhs (soit 5 MDhs par suite).
J’ai à plusieurs reprises attiré l’attention de Mr Mohamed El Alami en tant que PDG de la société et les membres du conseil sur l’évolution de l’investissement lié à leur décision d’augmenter sensiblement (de 30%) les surfaces construites, et au choix des prestations de décoration pilotées par personnellement par Mr Mohamed El Alami.
Vous citez également Mr Mohamed El Alami en rapportant que selon lui, « je risque de couler l’entreprise, et qu’il a perdu de l’argent dans toutes les affaires qui m’ont été confiées. »
Je tiens à préciser à vos lecteurs les éléments suivants :
Depuis mon arrivée à la Direction Générale du Groupe El Alami en 2005, la taille du groupe a été plus que multipliée par 2 à la fois en chiffre d’affaires et en bénéfices (bilans consolidés faisant foi).
Ces résultats ont pu être obtenus grâce à un travail collectif, sous la Présidence de Mr Abdelouahed El Alami, et avec l’implication et le travail en équipe de tous les collaborateurs.
Dans un contexte de marché pourtant difficile avec une concurrence accrue, Aluminium du Maroc dont j’ai été successivement administrateur délégué puis Vice-Président a plus que doublé de taille (de 345 MDhs à 775 MDhs de CA en 2015, et de 37 MDhs à 57 MDhs de résultat courant en 2015).
La société Industube, spécialisée dans le tube acier, qui était contrôlée par le partenaire espagnol Condesa et qui perdait de l’argent a été rachetée à 100% par Aluminium du Maroc et est aujourd’hui rentable (108 MDhs de CA et 3,6 MDhs de résultat net en 2015).
J’ai piloté l’introduction en bourse de la société Afric Industries en 2012 (45 MDhs de CA et 7 MDhs de résultat net en 2015), et la création en partenariat avec le groupe Espagnol Aliberico du leader marocain des panneaux de façades, Alucoil Maroc, société rentable dès la 1ère année d’activité.
Au niveau immobilier, 2 projets ont été réalisés à Tanger sous ma direction, et sans aucun lien avec Aluminium du Maroc : Lotinord (1.600 appartements de standing en plusieurs phases) et Balcony (résidence de luxe). Ces projets sont commercialisés à 100% et sont très rentables (plus de 50 MDhs de résultat sur les 3 premières phases portant sur 800 appartements entre 2009 et 2015).
Ils sont également reconnus dans la ville de Tanger comme étant des fleurons architecturaux de la ville.
En conclusion, je voudrais souligner que je n’ai jamais travaillé pour un « clan familial ».
En tant que Directeur Général du Groupe et Vice-Président d’Aluminium du Maroc, mon travail a toujours porté sur le développement de chaque société, dans la transparence totale et l’intérêt de tous ses actionnaires, et certainement pas de manière partisane.
Plus de 600 salariés compétents et dévoués travaillent pour Aluminium du Maroc et ses filiales et ne devraient en aucun cas pâtir de querelles familiales. »
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