Le Tribunal a rendu son jugement dans l’affaire du décès d’un patient dans un incendie à la clinique Notre-Dame de Casablanca. Un verdict jugé insuffisant par le comité de soutien.
Dans une lettre envoyé ce mercredi 15 juin à Telquel.ma, le comité de soutien à Rachid Joundy a contesté le jugement du tribunal de première instance de Aïn Sebaa à Casablanca concernant la mort du patient dans un incendie à la clinique Notre-Dame, dans des circonstances troubles. Pour les avocats de la famille, la décision de justice est « une première victoire » mais est loin d’être suffisante.
Pour rappel, Rachid Joundy, architecte de 77 ans, souffrait d’insomnie chronique et s’était rendu dans la clinique, la veille du drame, pour se faire examiner et se reposer. Pendant la nuit, le patient a été ligoté à son lit et un incendie a atteint sa chambre. Après une plainte pour négligence et homicide involontaire déposée par la famille le 8 novembre 2015, le procès a exposé de nombreuses zones d’ombre. Entre autres, « M. Joundy ne représentait aucun danger nécessitant une contention physique, l’infirmier dormait quand la clinique a pris feu et la chambre de la victime a été refaite à neuf le lendemain de son décès », avait raconté à Telquel.ma la fille de la victime, Lamiae Joundy.
Après plusieurs mois de bataille juridique, le tribunal correctionnel a rendu son verdict le 6 juin. L’infirmier Ahmed Zerd a écopé de deux ans de prison ferme et le médecin gérant Youssef Hachem de trois mois. La clinique, actuellement fermée suite à une décision administrative, devra s’acquitter d’une compensation au titre de sa responsabilité civile.
Or les avocats ont estimé, dans leur lettre, que le véritable responsable est « le propriétaire de la clinique ». Dans leur lettre, ils l’accusent également d’être celui qui a ordonné des travaux dans les étages de l’hôpital alors que des patients y séjournaient.
En outre, le comité de soutien critique le maintien du jugement à la chambre correctionnelle et demande son transfert vers la chambre criminelle. Il considère également les compensations comme étant « dérisoires » et réclame la fermeture définitive de la clinique par voie judiciaire. La famille de Rachid Joundy a annoncé sa volonté de faire appel du jugement.
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