L’opposant algérien Cheikh Ali Belhadj, l’ex co-fondateur du Front islamique du salut (FIS) (dissous), a appelé dimanche 5 juin à l’ouverture des frontières entre l’Algérie et le Maroc, en vue de « resserrer les liens de religion, de langue ainsi que les relations historiques et de parenté » entre les deux pays, rapporte l’agence de presse, Quds Press. basée à Londres.
L’ancien numéro deux du FIS a, dans ce sens, regretté que des gens qu’il décrit comme judicieux et sages soient dans l’incapacité « de communiquer leur avis, et demande qu’il soit mis fin au différend politique entre les deux pays », affirmant qu’un compromis va « faciliter les visites mutuelles et promouvoir la réconciliation entre les deux nations voisines ».
L’ancien chef islamiste a noté, toutefois, que le régime au pouvoir en Algérie utilise la question du Sahara pour servir certaines fins politiques, et non pas pour « défendre une cause juste ». Pour mettre fin au conflit du Sahara, Belhadj a appelé les dirigeants du Polisario « à agir avec circonspection » et loin de toute « pression extérieure », et de discuter avec le Maroc en vue de parvenir à une solution.
En même temps, il a appelé le Maroc à « reconnaître ses erreurs » en ce qui concerne cette question, sans davantage de précision. « La séparation n’est pas la bonne décision, parce que si une communauté qui se sent opprimée par celui qui tient les brides de son pays voulait se séparer, il y aurait de nombreuses communautés qui appellerait à la séparation dans les pays arabes», a-t-il confirmé.
Il a également incité les partis islamiques à se réformer, « à réparer leurs faiblesses » et à conserver leurs principes à l’abri des manœuvres politiques. Dans un entretien avec le site Yabiladi, Belhadj affirme que son parti n’a «aucun contact direct avec les partis islamistes marocains, mais que la religion [les] unit». Et d’ajouter : « Nous partageons le souci de servir l’islam et ce là où nous soyons faisant abstraction du fait que nos patries, nos gouvernants, nos rois et princes soient divisés. »
S’agissant du conflit du Sahara, Belhadj croit que « le roi du Maroc et le président de l’Algérie devraient se mettre d’accord pour régler toutes les questions ayant gravement nui aux relations politiques, économiques et culturelles entre les deux pays ». Il atteste que « la solution de la question du Sahara incombe aux responsables et non aux peuples. »
Belhadj ajoute, toujours à Yabiladi, que « le pouvoir (algérien) n’a pas le droit de brandir le slogan de la défense des causes justes (…) Les États du Golfe apportent leur soutien au Maroc alors que les États qui pratiquent la dictature sous sa forme la plus abjecte appuient le régime algérien. »
Sur l’interdiction de son parti, Belhadj soutient, en conclusion, que « toute formation politique ayant de solide ancrage sociétale ne peut être anéantie par un verdict injuste prononcé par une fausse justice. »
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer