La statue de Habib Bourguiba a fait son grand retour dans le centre-ville de Tunis, où elle avait été déboulonnée il y a 29 ans par Zine El Abidine Ben Ali dans la foulée de son coup d’Etat.
La statue du premier président de la Tunisie Habib Bourguiba a fait le 23 mai son grand retour dans le centre-ville de Tunis, où elle avait été déboulonnée il y a 29 ans par Zine El Abidine Ben Ali dans la foulée de son coup d’Etat. Encore emballé, ce monument montrant le «père de l’indépendance» tunisienne à cheval, le bras levé, a été réinstallé la nuit dernière devant les locaux du ministère de l’Intérieur, sur l’avenue éponyme théâtre des manifestations de grande ampleur au moment de la révolution de janvier 2011.
La statue équestre avait été déplacée au port de La Goulette peu après le coup d’Etat de Ben Ali contre Bourguiba le 7 novembre 1987. L’annonce de son retour en centre-ville avait été faite début mars par l’actuelle présidence, sur décision du chef de l’Etat Béji Caïd Essebsi. «Elle reviendra à sa place naturelle», avait indiqué le porte-parole de la présidence, Moez Sinaoui.
Sur son piédestal tout neuf, Bourguiba ne retrouve toutefois pas précisément son emplacement initial, et devra cohabiter avec un imposant voisin: après l’avoir un temps envisagé, les autorités ont en effet renoncé à démonter l’horloge géante érigée par Ben Ali en lieu et place de la statue.
L’annonce du retour du monument en centre-ville a été très commentée dans les médias, reflétant des avis partagés. Interrogé lundi par l’AFP, Saadedine, un retraité, s’est félicité de la décision. «On lui (Bourguiba) a rendu sa valeur historique. A l’avenir, il ne faut pas toucher aux symboles de l’histoire», a-t-il déclaré. Mais Mounir, un autre sexagénaire, s’est dit plus sceptique. « C’est un signal de retour en arrière quand nous avons besoin d’élan pour aller vers quelque chose de nouveau », a-t-il jugé. «C’est du gaspillage d’argent», a ajouté Ghassan, 38 ans.
Habib Bourguiba (1903-2000) «est le père de l’indépendance et de la nation. Toutes les nations ont leurs grands hommes», avait de son côté argué, au moment de l’annonce, la présidence.
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