Du groupe Palmeraie, le grand public connaît surtout son holding «Palmeraie Développement» qui œuvre dans l’immobilier, l’hôtellerie et les loisirs. Réorganisé en 2014, autour du Family Office «B Group», le groupe dirigé par Abdelali Berrada Sounni a créé en même temps «Palmeraie Industries & Services» (PIS) pour «reprendre l’activité industrielle historique du groupe et entreprendre une diversification», explique à Telquel.ma le directeur général du jeune holding, Omar Lahlou. Deux ans après sa création, le holding divisé en quatre pôles — industrie, agriculture, éducation et secteur minier — a tenu sa première conférence de presse le 19 mai. «Après une période de réflexion assez longue de plus de 12 mois, nous présentons nos réalisations depuis 2014 ainsi que notre vision pour dans 5 ans» poursuit Omar Lahlou.
Trois milliards d’investissements en cinq ans
À fin 2015, le groupe affiche un chiffre d’affaires de 1,5 milliard de dirhams (30 % de B Group) et emploie 3000 collaborateurs. Objectif d’ici 2020 : doubler la mise pour atteindre, donc, un chiffre d’affaires de 3 milliards. Pour ce faire, un plan de développement baptisé « CAP2020 », a été mis en place. Dans ce cadre, PIS envisage de recruter 3000 collaborateurs pour atteindre 6000 employés en 2020. D’ici là, le holding a également prévu d’investir 3 milliards de dirhams pour développer ses quatre pôles. «Nous ciblons un investissement maîtrisé. Nous n’allons pas investir mathématiquement 600 millions de dirhams chaque année, mais plutôt monter en puissance» détaille Omar Lahlou. «On pousse le secteur agricole qui recevra donc 1,2 milliard. 800 millions sont destinés à l’industrie, ainsi que 500 millions pour l’éducation et le secteur minier», liste-t-il encore.
Internationalisation
Priorité à l’agriculture, donc, regroupée au sein du pôle «Palmagri». Le groupe dispose d’un foncier agricole de 3000 hectares de Moulay Bousselham à Agadir en passant par Errachidia. Seuls 400 hectares sont pour l’heure plantés, mais ont permis en 2015 de démarrer des exportations vers l’Europe. Omar Berrada, directeur général de Palmagri ambitionne de diversifier les exportations vers les États-Unis et le Moyen-Orient, mais également de «renforcer la transformation, en produisant des amandes effilées ou du lait d’amande par exemple». «En matière d’agriculture arboricole, nous sommes sur des investissements avec un cycle long. Une fois plantés, les palmiers dattiers ne donneront leurs premiers fruits qu’au bout de 8 ou 9 ans, par exemple», précise par ailleurs Omar Lahlou.
Le pôle industriel «Palmindus» a, quant à lui, une longueur d’avance avec son 1,1 milliard de dirhams de chiffre d’affaires. Il est notamment porté par la marque de literie Dolidol, dont une usine de 17 000 m² démarrera sa production début juin à Abidjan, pour couvrir la Côte d’Ivoire et sa sous-région. En Afrique, Palmindus détient aussi PalmFish à Nouakchott (Mauritanie) où sont produites de la farine et de l’huile de poisson.
Avec ses feutrines, PalmIndus équipe en isolants tous les modèles de voitures qui sortent des usines de Renault Maroc. «Avec l’arrivée de PSA, on se positionne aussi pour les accompagner», assure Jalil Sqali, directeur général du pôle.
Diversification
Côté éducation, c’est Amal Chraibi qui est à la manœuvre pour Palmedu. Partenaire des Écoles belges au Maroc (EMB), Palmeraie a développé les infrastructures et assure « un certain nombre de services » d’une école qui a accueilli ses premiers élèves en septembre 2014, et remet ça pour la rentrer de septembre 2016. En parallèle, l’équipe dirigeante annonce qu’elle prépare le lancement, en propre, d’un «réseau d’écoles privées de la maternelle au secondaire qui sera présent dans plusieurs grandes villes du royaume».
Palmines, enfin, officie, comme son nom l’indique, dans… les carrières. «Nous démarrerons l’exploitation de deux mines dans l’Anti-Atlas», annonce cependant son DG, Hassan Tazi. Tout jeune, ce pôle exploite pour l’heure des carrières à Benslimane et Benguerir, mais détient des permis d’exploitation pour des mines de cuivre, plomb et zinc. «L’ambition est de devenir un acteur majeur du pays, et de se développer vers l’Afrique quand nous aurons développé localement des compétences», poursuit Hassan Tazi.
Les matelas, les cartables, la framboise et le plomb. Quatre secteurs bien différents, et pourtant «la ligne directrice, c’est le potentiel d’investissement avec une forte valeur ajoutée et à long terme», nous assure Omar Lahlou. «On fait un investissement parce qu’on pense qu’on va réussir avec nos compétences à faire mieux. Notre modèle de gouvernance, c’est d’avoir des pôles autonomes qui mettent en œuvre la stratégie globale du groupe», conclut-il.
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