Pourquoi Ilyas Elomari était-il avec la délégation royale en Chine ?

Réforme des retraites et de l'enseignement, élections législatives, la région de Tanger ou encore la visite officielle en Chine : le secrétaire général du PAM révèle les positions de son parti.

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Ilyass El Omari. Crédit : Aicpress

Le secrétaire général du PAM Ilyas Elomari a été l’invité de l’Initiative Tarik Ibnou Ziyad (TIZI), le 17 mai, autour du thème Les politiques face à la jeunesse. Lors de son intervention, Elomari est revenu sur plusieurs points, notamment sur sa visite en Chine, sur les réformes des retraites et de l’enseignement, sur les prochaines élections législatives et sur le chef rifain Abdelkrim el-Khattabi.

Concernant ce dernier point, El Omari souhaite que la dépouille de l’ancien résistant revienne au Maroc. «Le Prince des martyrs et le martyr des princes, comme j’aime à appeler Abdelkrim el-Khattabi, doit, à mon sens, être rapatriée au Maroc, même si ses enfants veulent aujourd’hui que sa dépouille reste en Égypte, terre d’Islam», a-t-il déclaré. Et d’ajouter que «toutes les dépouilles des anciens martyrs et résistants marocains qui sont morts ailleurs qu’au Maroc doivent être rapatriées pour y être inhumées.»

Elomari parti en Chine en tant que président de région

Le secrétaire général est revenu également sur son déplacement en Chine avec la délégation marocaine au début du mois de mai, et sa signature d’un accord à Pékin avec des responsables chinois. «Le Conseil de la région a travaillé sur ce chantier depuis trois mois quand j’étais à Johannesburg dans le sommet Afrique-Chine. Les Chinois avaient annoncé une enveloppe de 60 milliards de dirhams et, dès lors, j’ai demandé à des opérateurs gouvernementaux chinois d’investir dans la région que je préside», a-t-il déclaré. Et de préciser : « Ils ont demandé si les accès maritimes et aériens ainsi que les centres de formation étaient disponibles. Ce à quoi nous avons répondu par l’affirmative et quand ils étaient sur place, ils ont demandé du foncier et c’est là où j’ai intervenu en tant que président de région en mobilisant 1 000 hectares, quoiqu’ils aient revendiqué 3 000 hectares.»

Sur la polémique qui a circulé dans la presse concernant la création de 300 000 emplois par Ilyas Elomari, le secrétaire général du PAM nuance : «Ce n’est pas moi qui ai sorti le chiffre de 300.000 emplois, mais c’est l’ampleur du projet qui le dit. Et puis j’ai traité avec le gouvernement chinois qui a choisi un opérateur chinois privé que je ne connaissais même pas. Je précise que c’est le président de région qui était à Pékin et non pas le secrétaire général du PAM.»

Elomari opposé à l’augmentation de l’âge de la retraite

Durant son intervention, Elomari a également critiqué la manière avec laquelle le gouvernement, mené par le PJD, gère «des réformes aussi sérieuses que celles de l’enseignement ou des retraites». «Je suis contre cette logique de sauver les caisses des retraites en augmentant l’âge de départ des employés. Nous ne pouvons pas résoudre ce problème en portant de 63 à 65 ans l’âge de départ à la retraite. Si l’on suit cette logique d’ici 10 ou 20 ans pour réformer ce domaine, l’âge de départ à la retraite sera fixé à 75 ou 80 ans». Pour Elomari, cette réforme doit être laissée «aux spécialistes et ne doit pas être prise en otage par un parti politique».

Même son de cloche en ce qui concerne la réforme de l’enseignement : «Le domaine de l’éducation est une affaire trop sérieuse et une seule partie, peu importe sa force et son pouvoir, ne pourra pas le régler», a-t-il énoncé.

«L’État profond», une chimère selon Elomari

Interpellé sur un terme qu’utilisent beaucoup d’hommes politiques actuellement, qui est celui de “l’État profond”, le secrétaire général du PAM a soutenu que ce concept a été créé pour faire oublier aux gens le Maroc profond. «Je n’ai jamais été empêché de travailler par “l’État profond”, comme l’appellent ceux qui nous gouvernent. Dans mon cas, si je ne réussis pas à réformer, j’assume, c’est un échec personnel, je ne suis pas lâche pour dire que je n’ai pas réussi parce que “l’État profond” ne m’a pas laissé travailler», professe-t-il.

Et d’ajouter que lorsqu’il était en place à la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) en 2003, il n’a «jamais reçu de coup de fil ou d’instructions de quelqu’un qui lui dictait ce qu’il devait faire». 

Menace de boycott des élections

Sur les élections législatives qui auront lieu le 7 octobre, Elomari menace de boycotter les élections. «Nous devons aujourd’hui faire preuve de courage politique au Maroc. J’ai demandé au ministre de l’Intérieur de nous communiquer la liste de toutes les personnes inscrites sur les listes électorales. Et s’il ne nous permet pas d’y accéder, nous n’allons pas rentrer dans le jeu et nous ne participerons pas aux élections», a-t-il asséné.

Sur sa démission du poste de secrétaire général du PAM si son parti ne remporte pas les élections, Elomari est clair. «Si nous participons aux élections et que le PAM ne les remporte pas, je ne démissionnerai pas, je prendrai mon téléphone pour féliciter le chef de parti qui sera arrivé démocratiquement en première position», déclare t-il.

Quant à l’éventualité de devenir chef du gouvernement, le secrétaire général du PAM explique que si les membres de son parti lui pose «un choix entre leader du parti ou chef du gouvernement, [il] préférera être secrétaire général dans la mesure où il y a d’autres personnes qui sont plus compétentes que [lui]». Selon lui, «un président de parti ne doit pas être en même temps chef du gouvernement.»

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