Pour la première fois en près de 40 ans, le Parti des travailleurs de Corée (PTC) parti unique au pouvoir, s’est réuni vendredi en assemblée sous convocation du président Kim Jong-Un. Une assemblée axée sur l’assise du président nord-coréen en tant que leader incontesté du pays.
En 1980, se réunissait le PTC sous le règne de Kim Il-sung, fondateur du régime nord-coréen, pour l’intronisation officielle de son fils Kim Jong-il. Le grand-père de l’actuel dirigeant de la Corée du Nord, évoquait lors de cette assemblée la nécessité de réformes économiques pour mener le pays vers le développement ainsi que la réouverture de négociations avec les grandes capitales économiques asiatiques. Mais le plus marquant lors de cette assemblée fût la promotion à des fonctions plus élevées de certains cols blancs proches de Kim Il-sung.
Assemblée réunie pour propagande efficace
D’après les autorités sud-coréennes, le congrès de 2016, dont les préparatifs ont mobilisé pendant 70 jours tout le pays, devrait durer quatre jours. Des drapeaux aux couleurs du régimes sont présents dans toutes les rues de la capitale. Plus de 3.000 délégués venus de tout le pays, sont attendus à Pyongyang jusqu’en début de semaine prochaine. Le premier jour a été consacré au discours de Kim Jong-Un suivi d’un long rapport sur les réalisations du parti des travailleurs.
Le leader devrait ensuite à l’instar de son grand-père, inaugurer un changement de la classe politique, avec en priorité une nouvelle génération de cadres, promus pour leur loyauté envers leur dirigeant. «Kim Jong-un a besoin, avec ce Congrès, de faire émerger une nouvelle génération de cadres dont il n’a pas héritée » explique Go Myong-Hyung chercheur de l’Asan Insitute for Policy Sutdies. Tout en s’assurant de la faiblesse politique de l’ancienne garde militaire de son père Kim Jong-il, afin d’asseoir sa légitimité une bonne fois pour toute. Après avoir éliminé 15 responsables politiques dont son oncle Jang Song-taek en 2013, le dirigeant nord-coréen emprunte une voie moins radicale pour la purge des anciennes classes politiques.
Nouvelle classe pour nouvelles politiques
Son père avait construit sa gouvernance sur le concept de « Songun Chongch’i » (« l’armée d’abord ») qui privilégiait une politique de militarisation face à la Corée du Sud soutenue par les bases américaines. Si la Corée du Nord consacre à l’heure actuelle 20 à 25% de son PIB à l’effort militaire, héritage des années Kim Il-Sung, le leader de 33 ans lui, affiche sa volonté d’une nouvelle ligne en parallèle.
Le « byungjin », qui accentue le développement du nucléaire et de l’économie. Depuis son arrivée à la tête du régime en 2011, Kim Jong-un a effectué deux essais nucléaires et deux lancements de fusée, perçus à l’international comme des tests dissimulés de missiles balistiques stratégiques. Une position que le pays ne cache plus. La Commission pour la réunification pacifique de la Corée du Nord (CRPC) dans un communiqué statue sur la puissance nucléaire de Pyongyang. « Notre statut d’Etat nucléaire qui est doté de la bombe H ne pourra être modifié, peu importe s’il est reconnu par quelqu’un ou pas », a-t-elle affirmé.
Dans son discours d’ouverture vendredi, Kim Jung-Un n’a d’ailleurs pas manqué de féliciter ses scientifiques pour « avoir créé un événement miraculeux en faisant retentir le son magnifique et grisant de la première bombe H de notre république ».
Malgré le retentissement médiatique autour de cette assemblée politique, et l’invitation de plusieurs médias invitée à Pyongyang pour filmer quelques pan de la cérémonie, les termes précis abordé ne sont pas connus d’avance. Et contrairement à l’assemblée de 1980 comme le remarque Courrier International, aucun représentant de Pékin et de Moscou n’a fait le déplacement jusqu’en Corée, avançant une assemblée ne concernant que des politiques « internes » à la Corée du Nord. En langage diplomatique le message est clair.
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