Donald Trump veut mettre son rival Ted Cruz K.O. aux primaires

Tout le suspense de la course à l'investiture républicaine pour la Maison Blanche se concentre cette semaine sur l'Etat de l'Indiana.

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Donald Trump (à g.) et Ted Cruz. Crédit: photomontage/AFP

La primaire mardi 3 mai pourrait rapprocher encore un peu plus Donald Trump de la victoire. Le milliardaire new-yorkais et son principal rival, le sénateur du Texas Ted Cruz, arpentaient cet Etat industriel des Grands Lacs lundi dans l’espoir de remporter les 57 délégués républicains en jeu, le plus grand lot avant la Californie, le 7 juin.

Chez les démocrates, Bernie Sanders a besoin d’un succès pour remonter le moral de ses partisans alors que la favorite, Hillary Clinton, a pris le large dans la course aux délégués.

« Si on gagne dans l’Indiana, c’est fini« , a affirmé Donald Trump dimanche à Terre Haute. « Et après on pourra se concentrer sur Hillary la malhonnête. S’il vous plaît, concentrons-nous sur Hillary« , a-t-il ajouté, en répétant le surnom dont il affuble désormais la démocrate.

Donald Trump recueille 49% des intentions de vote des républicains, contre 34% pour Ted Cruz, selon un sondage NBC/Wall Street Journal paru dimanche.

Si les électeurs confirmaient cette tendance dans les urnes, l’homme d’affaires empocherait la totalité des 57 délégués et ferait un pas de géant vers l’investiture. La victoire serait tant mathématique, en accroissant son avance en nombre de délégués, que symbolique, en renvoyant dans les cordes Ted Cruz, le seul autre républicain à faire campagne dans l’Indiana (John Kasich, gouverneur de l’Ohio, se concentre sur les scrutins ultérieurs).

En cas de défaite du favori, Ted Cruz pourrait en revanche légitimement clamer que les primaires ne sont pas jouées, prolongeant le suspense jusqu’aux scrutins du 7 juin. Toute l’incertitude concerne en effet la capacité de Donald Trump à atteindre la barre des 1.237 délégués qui lui garantirait l’investiture sans devoir passer par un vote imprévisible des délégués à la convention de Cleveland, en juillet.

Il en a aujourd’hui environ 1.000 et doit obtenir un peu moins de la moitié des délégués restant à attribuer. Certains Etats attribuent leurs délégués à la proportionnelle, mais d’autres donnent une prime au vainqueur, comme l’Indiana (100% des délégués) et la Californie (la plupart).

« Tant que nous avons une voie viable vers la victoire, je me battrai jusqu’à la fin », a déclaré Ted Cruz lundi à des journalistes à Osceola.

La favorite démocrate est dans une situation beaucoup plus favorable. Hillary Clinton peut se permettre de perdre les prochains scrutins, tant son avance en nombre de délégués est écrasante. Dans l’Indiana, elle devance modestement Bernie Sanders dans les enquêtes d’opinion.

Avec quelque 2.176 délégués, il lui suffit de récupérer environ 20% du millier de délégués restants pour atteindre la majorité requise de 2.383. Leur répartition se faisant à la proportionnelle stricte, elle est assurée d’en empocher à chaque scrutin, même là où Bernie Sanders arrivera premier.

Mais le sénateur du Vermont ne s’avoue pas vaincu et promet de provoquer une convention « disputée », à Philadelphie en juillet. Rien ne l’empêche de se maintenir en lice jusqu’à ce que les délégués démocrates se rassemblent à Philadelphie le 25 juillet pour procéder à l’élection formelle de la candidate démocrate. En général, cette désignation se fait par acclamation: c’est ce qui s’était passé en 2008 avec Barack Obama.

Bernie Sanders tente de persuader les superdélégués de voter pour lui. Ce sont les gouverneurs démocrates, les élus démocrates au Congrès et les responsables du parti démocrate. Sur plus de 700, au moins 500 se sont engagés en faveur de Hillary Clinton. Le sénateur du Vermont dénonce cet appui de l’appareil à la candidate et fait valoir que les sondages montrent qu’il battrait Donald Trump dans les urnes plus facilement que sa rivale.

Mais même ses partisans semblent s’essouffler. Alors qu’il avait levé 46 millions de dollars de dons en mars, Bernie Sanders n’a récolté que 26 millions en avril. Autant que Hillary Clinton, qui avait été largement surpassée dans les mois précédents.

Celle-ci se concentre sur son probable match contre Donald Trump.

« Nous ne pouvons pas laisser l’héritage de Barack Obama tomber entre les mains de Donald Trump« , a-t-elle dit dimanche à Detroit lors du dîner annuel de la grande association de défense des droits civiques NAACP.

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