L’abattage des chiens errants au Maroc révolte la fondation Brigitte Bardot

La Fondation Brigitte Bardot, qui se bat contre les traitements infligés aux animaux, a dénoncé le “massacre” des chiens errants à Ksar El Kébir.

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L’occision des chiens errants au Maroc a suscité le courroux de plus d’un. La Fondation Brigitte Bardot et l’association ADAN de Rabat, irritées par ces expéditions punitives, ont été reçues par l’Ambassade du Maroc à Paris, selon un communiqué publié par le site de la fondation. “Je pense que vous ne verrez plus cela”, a déclaré Mohamed Adil Embarch, ministre conseiller à l’ambassade, suite aux images qui ont circulé sur les réseaux sociaux. “Cela a touché directement le cœur des Marocains”, a-t-il ajouté, assurant que les citoyens récusaient les brutalités faites aux chiens.

Cette réunion a été l’occasion “de présenter le projet de collaboration entre la mairie de Rabat, ADAN et la Fondation pour des campagnes de stérilisations et vaccinations permettant d’en finir avec la gestion inhumaine des chiens et chats errants”, ajoute le communiqué de la fondation, qui rappelle “qu’à la veille de la COP22, qui va être accueillie par le Maroc en novembre, de telles tueries au fusil ou empoisonnements ne peuvent plus être tolérées”.

Le ministre conseiller, quant à lui, a insisté sur “l’engagement durable et sincère du Maroc dans la politique de préservation de l’environnement qui englobe bien entendu la protection des animaux”. Les associations invitent à ce que les opérations d’abattage des animaux soient encadrées par une réglementation ayant pour dessein d’éviter toute souffrance inutile.

Rappel des faits

Les habitants de Ksar El Kébir ont été témoins d’un violent spectacle durant les nuits du 22 au 25 mars. En vue de les éliminer du paysage, les canidés errants ont été tués par balles en pleine rue, puis entassés dans des camions-bennes, une descente qui n’a pas échappé à la vue de la population. Les opérations de ratissage avaient été annoncées quelques jours auparavant par les autorités locales qui, pour réprimer la divagation des chiens errants avant l’approche des chaleurs, ont parlé de “problèmes de santé publique et de sécurité des habitants”.

Ces derniers, quant à eux, ont réprouvé cette mesure controversée, ainsi que le fait d’avoir tendu à privilégier une solution radicale, appelant à un autre traitement des animaux errants et à éviter que leurs restes soient laissés à l’abandon. De même, dans la région de Rabat à Salé, des chiens errants ont été abattus à coups de fusil.

Le 24 mars, une vidéo, filmée en caméra cachée et contenant des images-chocs a été diffusée sur les réseaux sociaux. On y voit des personnes qui chassent les chiens errants, tandis que les animaux gémissent et se débattent. Une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux, qui ont déploré la prégnance d’une culture peu soucieuse du bien-être animal et l’inertie des structures politiques et sociales face à cette question.

“Les lois et règlements sanitaires doivent comporter un certain nombre de dispositions qui doivent être bien appliquées, tout en prenant en compte l’hygiène publique et le bon traitement de ces animaux”, avance un internaute. “On ne saurait trop s’appesantir sur ce fait, surtout au moment où la maltraitance des chiens semble être en recrudescence”, observe un autre.

Ils seraient environ deux millions chiens errants à déambuler dans les rues marocaines selon le quotidien Aujourd’hui le Maroc. Il est à noter que l’association Cause Animale Nord s’est récemment mobilisée afin de sauver une vingtaine de chiens.

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