Le dossier des enseignants-stagiaires (presque) résolu

Le ministère de l’Intérieur, l’“Initiative”civile et six syndicats opérant dans le secteur de l’enseignement sont parvenus à un accord pour mettre un terme au mouvement de contestation des enseignants-stagiaires. Ceux-ci estiment néanmoins que le dossier n’est pas clos. 

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© Rachid Tniouni

Une avancée de taille dans le dossier des enseignants-stagiaires. Dans la journée du 13 avril, la wilaya de Rabat a accueilli une réunion où étaient présents le wali de la région Rabat-Salé-Kénitra, des représentants de l’Initiative civile —une structure informelle composée d’ONG et de syndicats défendant la cause des enseignants-stagiaires— ainsi que des représentants de six syndicats opérant dans le domaine de l’éducation. Le but de cette réunion ? Trouver un compromis sur la crise des enseignants-stagiaires, engagés depuis juillet 2015 dans une lutte contre le gouvernement dans le dessein de faire retirer deux décrets adoptés par le ministère de l’Education nationale.

Un objectif partiellement accompli, puisque les parties présentes lors de cette réunion ont convenu que les enseignants-stagiaires reprendront les cours. En vertu de l’accord conclu, la prochaine promotion de enseignants-stagiaires sera recrutée dans son ensemble, la formation théorique des enseignants sera terminée au cours des mois de mai, de juin et de juillet ; la formation pratique sera complétée dans les mois de septembre, d’octobre et de novembre 2016 ; un examen de fin d’études aura lieu en décembre 2016, selon un communiqué de l’Initiative civile relayé par l’agence de presse MAP. L’accord conclu entre la wilaya et les différents représentants enseignants-stagiaires prévoit également le gel des protestations, notamment celle prévue le 14 avril, et la mise en place d’une «commission technique». Cette commission, composée des ministères de l’Education, de l’Economie et de la Fonction publique, de membres de l’Initiative civile ainsi que des représentants de six syndicats, sera chargée de l’application de cet accord.

Cet accord a été salué par la Commission nationale des enseignants-stagiaires, qui précise néanmoins que celui-ci ne signifie pas «l’annulation du mouvement de contestation national». Les représentants des enseignants-stagiaires appellent également leurs collègues à ne pas «abandonner la lutte» dans le cas où leurs revendications ne seraient pas remplies. Dans son communiqué, la Commission nationale critique également les médias ayant relayé «des informations fallacieuses» en annonçant «la dissolution du mouvement des enseignants stagiaires.»

Depuis juillet 2015, le mouvement des enseignants-stagiaires s’oppose à la promulgation de deux décrets par le ministère de l’Education nationale. Le premier met un terme à l’intégration automatique des professeurs stagiaires, à l’issue de leur année de formation, dans la fonction publique. A la place, un concours de sortie a été instauré, permettant l’accès à l’enseignement dans le public. Le second réduit de moitié la bourse des enseignants stagiaires, qui passe de 2 454 dirhams à 1 200 dirhams.

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