Mareis Walkenhorst, l'amie des chiens de Casablanca, n'est plus

Mareis Walkhenhorst, plus connue sous le nom de “la dame aux chiens”, s'est éteinte dimanche 10 avril à l'âge de 70 ans. La plupart des Casablancais l'ont vue au moins une fois prendre soin des chiens errants de la ville.

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Crédit: Al Aoual

«La dame aux chiens», l’un des personnages incontournables qui ont marqué des générations de Casablancais, est décédée dimanche 10 avril, rapporte son entourage. Mareis Walkhenhorst, de son vrai nom, avait arpenté les rues de Casablanca durant 30 ans, toujours accompagnée de ses chiens.

Née en 1946 en Allemagne, elle a été invitée par une famille marocaine vers la fin des années 1980 à Casablanca. Elle a enchaîné différents boulots, principalement dans la publicité, avant de prendre sa retraire et se consacrer à une vie simple entièrement dévouée envers les animaux. L’annonce de sa mort a suscité une vague d’émotion et d’hommages dans les réseaux sociaux.

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Mareis Walkhenhorst s’approchait peu des gens, mais ne manquait pas d’apporter son aide aux plus démunis d’entre eux, en plus de ses activités pour les animaux. La dame aux chiens se baladait régulièrement du côté du quartier Gauthier ou de la mosquée Hassan II. Elle a confié avoir toujours apprécié les alentours de la mosquée pour l’ambiance qu’elle dégage, et pour la générosité des gens qui lui offraient souvent à manger pour ses chiens.

Dans une interview vidéo publiée par Nssnss.ma, elle raconte son quotidien qui n’a pas toujours été de tout repos. Dans les matinées, elle s’occupait de ses chiens et s’assurait de leur propreté. A partir de 16 heures, elle entamait sa balade quotidienne avec ses animaux. Elle disait observer consciencieusement les gens, ce qui se passait autour d’elle, dans les rues de la ville. Parfois raillée, Mareis Walkhenhorst ne se laissait pas faire. Un caractère bien trempé, une force tranquille. Mareis, dans ses moments libres,  s’épanchait sur des livres traitant du zen et du bouddhisme. Des livres qui lui faisaient voir une «vie totalement différente».

Désormais disparue, le sort de ses animaux reste très incertain. Les chiens ont été emmenés à la fourrière. Quant aux chats qu’elle possédait, l’association UMPA a lancé un appel de rassemblement devant le commissariat de police 3ème à 13h, pour avoir accès au domicile de la défunte afin d’y récupérer les animaux.

Aux dernières nouvelles lundi après-midi, l’association Comme Chiens et Chats, (qui avait coordonné le mouvement « Justice pour Ray”) a contacté le responsable de la fourrière, et en coopération avec le refuge de la Spana (Société de protection des animaux et de la nature), une solution a été trouvée. Les chiens ont été transférés vers le centre de la Spana à Bouskoura qui prend le relais pour soigner et si besoin, castrer et vacciner ces chiens. Ils sont désormais adoptables. D’autres associations et citoyens se mobilisent pour sauver les chats de Mareis qui sont restés sur place.

A la question «Avez-vous des rêves Mareis ?», elle répondait, après quelques secondes de réflexion : «Les rêves c’est pour les petites filles… ». Le rêve de sa vie, qui était la protection des animaux, n’avait rien de juvénile, si ce n’est la grandeur des bonnes âmes.

Douce Dibondo

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