Depuis le 5 avril, 12 entreprises marocaines, dont Kitea, Lamacom et Outsourcia participent au programme Elite, initié au Maroc par la Bourse de Casablanca en partenariat avec son équivalent britannique, la London Stock Exchange. Le programme, né en Italie en 2012, vise la croissance des PME en leur fournissant les outils nécessaires pour répondre aux exigences du marché des capitaux. Sur une période de deux ans, les entreprises seront accompagnées dans le dessein de combler le fossé qui semble séparer les PME du marché financier. Car, ce n’est un secret pour personne, les PME marocaines, généralement des structures familiales, rechignent à recourir à la bourse comme levier de financement. Les raisons sont nombreuses à leur tête les contraintes de transparence, de bonne gouvernance, de mise à niveau…
La Bourse marocaine en piètre santé
D’ailleurs, les acteurs du marché financier ne sont pas à leur coup d’essai. Attirer les PME a été pour eux le challenge à relever. Ça n’a toujours pas été une réussite. Rappelons qu’en 2010, Karim Hajji, le directeur général de la Bourse de Casablanca a ressuscité la caravane de la Bourse. Un événement qui a pour objectif de sensibiliser les entreprises à bénéfices du marché financier. Il n’a pas eu un grand effet sur les introductions. Il s’en est suivi plusieurs tentatives entre des compagnes de communication, des séminaires de sensibilisation, des conférences, en vain : Les PME boudent toujours la cote. Le programme Elite réussira-t-il là où d’autres ont échoué ? Selon Karim Hajji, directeur général de la Bourse de Casablanca, Elite innove dans son approche puisque le programme «répond de manière pratique aux besoins exprimés par les PME, là où avant nous allions les voir avec nos arguments classiques de Bourse qui ne répondaient pas spécialement à leurs besoins. Elite les intéresse, la bourse ne les intéresse pas toujours.»
Un réseau international attractif
Reconnaissant toute la pertinence du programme, il admet que ce «coaching» pourra aussi présenter des avantages pour la Bourse de Casablanca, à qui il serait pertinent d’offrir une nouvelle santé : seules deux entreprises s’introduisent annuellement en Bourse. Il faut comprendre que ce programme n’est pas obligatoirement sanctionné par une introduction en Bourse. L’expérience internationale le prouve bien : Sur plus de 320 entreprises implantées dans 21 pays d’Europe, seules 4 sont, entre-temps, cotées en bourse, 15 autres ont prévu une introduction à moyen terme. Ce qui semble être l’atout principal du programme Elite et pour lequel les entreprises adhèrent, c’est surtout son réseau international. Presque toutes les entreprises participantes ont motivé leur partenariat par les contacts qu’Elite leur mettra à disposition. L’introduction en Bourse, quant à elle, semble secondaire. De fait, depuis son lancement, le programme s’est créé un solide réseau de plus de 150 conseillers financiers et professionnels et plus de 90 investisseurs institutionnels.
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