Me Hicham Naciri: L'offshore peut se justifier par «un souci d’optimisation fiscale»

Dans une interview accordée à Medias24, l’avocat de Mounir Majidi, Me Hicham Naciri justifie l’utilisation de sociétés offshore par le secrétaire particulier du roi Mohammed VI. «Rien n’interdit de chercher la structure de détention la plus optimale», estime l’avocat qui défend la légalité des opérations.

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Hicham Naciri Crédit: Hassan Ouazzani

Le 3 avril, le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) a révélé les données de Mossack Fonseca, une firme panaméenne de domiciliation de sociétés offshore, situées dans des paradis fiscaux. Mounir Majidi, le secrétaire particulier du roi Mohammed VI, est cité dans ces documents. Dans une interview publiée ce 7 avril par notre confrère Médias24, MHicham Naciri, avocat de Mounir Majidi, défend la légalité des opérations.

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Dans l’entretien, MNaciri explique que «tout ce qui est offshore n’est pas illégal.» «Plusieurs motivations peuvent exister, certaines sont saines et d’autres condamnables», estime-t-il. S’agissant des raisons malsaines, il cite l’évasion fiscale mais aussi les opérations illicites. «Ici, ce n’est pas le cas», assure-t-il. Mais quelles sont les bonnes raisons pour recourir à des sociétés offshore alors ? «La localisation géographique d’un bien, un souci d’optimisation fiscale ou même une volonté de discrétion», explique l’avocat de Mounir Majidi.

Discrétion mais pas camouflage, ajoute Hicham Naciri. Il insiste à plusieurs reprises sur la transparence des affaires du roi Mohammed VI et l’absence de «volonté de dissimulation.» Son patrimoine est, du reste, «géré de façon extraordinairement transparente», affirme-t-il, tout en reconnaissant la volonté de «rechercher une certaine discrétion dans la gestion de ce qui relève de sa sphère privée.»

Il donne l’exemple de l’hôtel particulier parisien acheté via la société Orion, basée au Luxembourg (vendue il y a cinq ou six ans, précise l’avocat). «Les autorités fiscales françaises ont été consultées sur la fiscalité applicable à cette opération et se sont vu communiquer le nom du bénéficiaire ultime». Idem pour SMCD (dissoute en 2013, précise MHicham Naciri) qui a permis d’acheter un bateau. «La goélette n’est pas dissimulable. Elle a été immatriculée au Maroc au nom de Sa Majesté […] chacun sait à qui appartient le “Boughaz I”.»

Pour lui, il n’y a pas d’évasion fiscale. «Les sociétés détenues par la famille royale sont régulièrement assujetties à des contrôles fiscaux et sont traitées sans aucune différenciation avec les autres. Il n’y a ni privilège ni passe-droit», précise-t-il.

Pourquoi avoir recours à une société offshore pour acheter la goélette ? Pour se conforter à l’exigence du vendeur, affirme l’avocat de Mounir Majidi. «[… ] le vendeur n’avait pas voulu révéler son identité à des tiers. Il a vendu à travers une structure et en face, il a voulu avoir une structure, une personne morale.»

Dans l’interview, l’avocat tacle les journalistes du Monde : «On ne peut pas, de façon honnête, mettre sur un pied d’égalité les fraudeurs et ceux qui agissent dans la transparence. Les journalistes du Monde le savent pertinemment, mais c’est toujours vendeur d’afficher la photo de Sa Majesté Le Roi en une, même si l’article sur le Maroc est totalement creux et ne contient aucune révélation.»

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