Un ministre algérien et des familles royales du Golfe concernés par les Panama Papers

De l’Algérie au Qatar, en passant par l'Arabie saoudite, plusieurs dirigeants du monde arabe sont visés par les révélations des Panama papers.

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Crédit: The International Consortium of Investigative Journalists

L’enquête menée par plus de 107 médias internationaux essaye d’éclaircir l’opacité du mécanisme offshore auquel ont eu recours 140 politiciens à travers plus de 50 pays. Elle se base sur 11,5 millions de fichiers confidentiels qui ont fuité de Mossack Fonseca, une entreprise panaméenne permettant l’évasion fiscale dans certains cas, en créant et en domiciliant des entreprises dans plus de 20 paradis fiscaux afin de dissimuler les activités financières de ses clients.

L’Algérie n’échappe pas au scandale

S’il est théoriquement interdit de délocaliser à l’étranger des richesses accumulées en Algérie, cela n’a pas empêché son ministre de l’industrie et des mines, Abdeslam Bouchouareb, d’être client de la société panaméenne Mossack Fonseca, selon les documents disponibles sur le site panamapapers. Celle-ci lui a permis de créer l’entreprise Royal Arrival Corp dont il est l’unique propriétaire. Le ministre gère sa société via l’entreprise luxembourgeoise Compagnie d’Étude et de Conseil (CEC) et ses ambitions sont la représentation commerciale, la négociation et l’obtention de contrats, les travaux publics, le transport ferroviaire et maritime en Turquie, Grande-Bretagne et Algérie. Au regard des accusations d’évasion fiscale, le journal français Le Monde, qui a participé à l’enquête, relate que « le Français Guy Feite, fondé de pouvoir de Royal Arrival Corp, confirmait que le bénéficiaire effectif de la société était bien le ministre en fonction depuis avril 2014 ». La CEC, quant à elle, répond que la société a été fondée « en toute transparence » et qu’il ne s’agit que des richesses personnelles (d’une valeur de 700 000 euros) du ministre avant de conclure que ce dernier a demandé de geler les activités de la société jusqu’ à la fin de son mandat.

Les sociétés offshores du roi et du prince héritier saoudien

L’enquête révèle que le roi d’Arabie Saoudite, Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, a également  eu recours aux rouages de l’offshore. L’entreprise luxembourgeoise Safason Corporation SPF S.A, dans laquelle il joue un rôle non spécifié par l’enquête est actionnaire de deux sociétés qui ont hypothéqué deux résidences londoniennes, la valeur confondue de celles-ci s’élève à 34 millions de dollars américains. Il est par ailleurs désigné comme « l’utilisateur principal » d’un yacht qui est officiellement la propriété de la société Crassus Limited. Mais le successeur du roi Abdullah n’est pas la seule personnalité saoudienne concernée: son prince héritier et ministre de l’Intérieur, Mohammed ben Nayef Al Saoud, est, lui aussi, cité dans l’affaire. En 2007, la filiale française de la banque UBS achète deux entreprises panaméennes qui ouvriront des comptes en banque dont le bénéficiaire ne sera autre que Mohammed ben Nayef Al Saoud. Ces comptes ont été fermés en 2014.

Afrodille S.A, l’entreprise de l’ancien émir du Qatar

Au Qatar, un an après avoir légué son pouvoir, l’ancien émir du Qatar Hamad ben Khalifa Al Thani fait l’achat de l’entreprise Afrodille S.A, basée dans le paradis fiscal des îles Vierges britanniques. Grâce à celle-ci l’ancien émir est parvenu à ouvrir un compte en banque au Luxembourg et a acquis des actions dans deux entreprises sud-africaines. Depuis 2013, il était également le principal actionnaire des entreprises luxembourgeoises Rienne S.A. et Yalis S.A., dont il partage l’actionnariat avec un autre membre de sa famille : Sheikh Hamad ben Jassim Al Thani, l’ancien Premier ministre.

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