C’est l’un des plus gros appels d’offres au monde pour l’achat de tramways. Alors que la pose des rails de la deuxième ligne de tramway de la capitale économique débutera en mai 2016, Casa Transport prévoient déjà la commande des véhicules qui circuleront sur trois autres lignes. « Les études sont lancées pour trois autres lignes en mode tramway (Mohammed VI, Oulad Ziane et Driss Harti). Compte tenu des besoins en rames de tramway, il a été décidé de lancer effectivement un seul appel d’offres global en juin », explique Youssef Draiss, directeur de l’agence chargée de réaliser les projets de la ville de Casablanca en matière de déplacements urbains. Le directeur de Casa Transport précise que le montant du contrat se situera entre 2 et 3 milliards de dirhams, en fonction des options retenues. Une source proche du dossier évoque quant à elle une commande de 160 tramways.
Mais les tramways ne viendront pas seuls. Youssef Draiss le revendique, une telle commande groupée permettra de « s’inscrire dans la politique de compensation industrielle pour faire profiter le marché local de ce gros marché de fournitures ». En matière de compensation industrielle, « on évoque la sous-traitance, le développement d’un réseau local de fourniture de pièces… jusqu’à mettre en place une unité industrielle », confie le directeur de Casa Transport. Les détails sont actuellement discutés entre Casa Transport et le ministère du Commerce et de l’Industrie. D’après nos informations, on évoque l’exigence d’un taux d’intégration de minimum 25 ou 30 %.
Contrats et concurrents à l’appel
Le volume du marché devrait à coup sûr amener de nombreux industriels à se positionner. Jusqu’à présent, c’est Alstom qui a emporté tous les grands contrats ferroviaires. Casa Transport est même devenu son deuxième plus gros client tramway après la Régie autonome des transports parisiens (RATP). L’espagnol CAF, qui a par le passé manifesté son intérêt pour le marché marocain pourrait également être candidat, face à d’autres concurrents venus de Chine ou de Corée. Bombardier, enfin, avec sa filiale installée au Maroc depuis 2011, se positionnera assurément sur l’offre. Taoufiq Boussaid, président de Bombardier Transport Maroc, annonçait en février dernier à L’Usine Nouvelle « qu’il est possible de passer à une politique de production locale marocaine […], mais cela suppose d’offrir comme catalyseur pour un industriel des contrats assez importants au Maroc pour amener à ce type d’investissements. »
Or, des contrats importants, il s’en dessine à l’horizon. « Le volet industriel comme contrepartie de l’achat de tramway pour Casablanca, ce n’est que la première étape vers l’industrialisation ferroviaire du pays. Cette contrepartie sera aussi présente pour l’appel d’offres concernant les trains régionaux », nous explique notre source. D’ici l’année prochaine, c’est un marché à 15 milliards de dirhams pour le renouvellement de 120 trains régionaux qui devrait être lancé par l’ONCF, précise-t-elle. C’est sans compter l’éventuel développement de lignes de tramways dans d’autres villes du royaume.
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