Mezouar : « Les membres du PJD doivent m'attaquer à visage découvert »

Le président du RNI s'attaque, sans les nommer, à des membres du PJD et qualifie leurs procédés de « lâches et mesquins».

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Salaheddine Mezouar, président du RNI. Crédit Rachid Tniouni
Salaheddine Mezouar, président du RNI. Crédit Rachid Tniouni

Après s’être attaqué à Abdelilah Benkirane le 13 février à l’occasion de la tenue du congrès national du RNI, le ministre des Affaires étrangères et président du RNI a tenu, une nouvelle fois, des propos offensifs à l’encontre de certains dirigeants du PJD le 5 février devant la jeunesse de son parti. « Des membres du PJD ont tenté de diviser notre parti en indiquant qu’il n’est pas autonome et souhaitent donner une image du président du RNI comme étant une personne isolée dont les ministres et les dirigeants de ce parti tentent de se désolidariser. Il n’en est rien », a affirmé le patron du parti de la colombe. Ce dernier invite les membres du PJD à s’attaquer frontalement au RNI. « Les attaques, quand elle émanent de personnes connues qui souhaitent exprimer leur opinion vis-à-vis d’un parti ne posent aucun problème. Mais quand elles sont l’œuvre de personnes cachées derrière des journaux et des sites d’information, je considère que c’est de la lâcheté. Ayez le courage de dire ce que vous voulez dire sans passer par des intermédiaires, et ce n’est qu’à ce moment-là que vous allez voir ce que sont le RNI, ses jeunes et ses cadres », explique-t-il.

« Les propos de Mezouar sont incompréhensibles »

En réaction aux déclarations de Mezouar, le député du PJD Abdelaziz Aftati exprime son étonnement et indique « qu’aucun membre du PJD n’a porté des accusations à l’encontre de  Mezouar ou de son parti ». Et d’ajouter que « les propos de Mezouar sont incompréhensibles dans la mesure où le parti n’a en aucun moment qualifié le RNI de traître ou essayé de le déstabiliser». Pour Aftati, Mezouar participe à « un climat de tension que souhaitent développer des parties entre les différentes composantes politiques». Et de conclure que « ce jeu va jouer en sa défaveur ».

Tout a commencé le 13 février quand le ministre des affaires étrangères et président du RNI a critiqué devant les membres de son parti la politique du gouvernement en indiquant que « la lutte contre la pauvreté qui se fait au détriment des classes moyennes ». De même, il s’est montré solidaire envers les enseignants-stagiaires en affirmant que  les manifestations des récents mouvements contestataires (enseignants-stagiaires, ndlr)   sont légitimes et explicables ».  Il est même revenu sur les tensions entre son parti (RNI) et le PJD : « Pour la première fois au Maroc on entend parler de trahison et ces personnes utilisent ce discours pour attaquer tout ce qui va contre leur programme ». En réaction à ces propos, le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane avait affirmé ne pas avoir compris la réaction de Mezouar est « incompréhensible et anachronique ». Et d’indiquer, dans des déclarations accordées à Telquel.ma le 28 février, qu’il s’est entretenu avec Mezouar et que celui-ci avait estimé « qu’il y’a eu une incompréhension. Et que ses propos ont été mal interprétés ».

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