Le journal américain The Washington Post est allé à la rencontre de sept femmes de République centrafricaine qui prétendent avoir eu des relations avec des casques bleus. Des femmes violées ou exploitées par ces soldats de la paix. Cinq ont reçu de l’argent ou de la nourriture en échange de ces rapports. Parmi elles, Rosine Mengue, 18 ans. La jeune fille raconte avoir eu des rapports sexuels avec un militaire marocain alors qu’elle avait 16 ans. « A ce moment là il n’y avait aucun moyen de se procurer de l’argent ou de la nourriture et ils nous ont promis de nous aider si on couchait avec eux », raconte-t-elle. Le Marocain lui aurait donné 8 dollars pour pouvoir profiter d’elle à deux reprises. Une somme qui lui a permis de nourrir sa famille pendant à peine deux jours. A la suite de ces rapports, Rosine est tombée enceinte et a donc dû abandonner l’école pour pouvoir élever son fils, âgé d’un an. Une fois enceinte, la jeune fille n’a plus jamais entendu parler de cet homme, retourné depuis au Maroc, d’après elle.
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Les habitants expliquent au Washington Post que les troupes onusiennes « rôdaient » la journée autour du quartier Castors à la recherche de filles, puis profitaient d’elles la nuit, dans des chambres louées, des maisons abandonnées ou même leurs casernes. D’après les témoignages, les Marocains auraient fait un trou dans le mur de leur caserne pour laisser passer discrètement ces jeunes filles.
La plupart des femmes interviewées par le média américain n’ont pas rapporté leur plainte auprès de l’ONU, par honte et crainte que l’organisation ne puisse rien faire pour leur venir en aide. 42 civiles, pour la plupart des mineures, ont porté plainte pour le moment. Des soldats de 46 nationalités différentes ont participé à cette mission de maintien de la paix. Les plaintes enregistrées concernent dix nationalités différentes. Plusieurs enquêtes ont été ouvertes. Les soldats de la Minusca (la mission de maintien de la paix de l’ONU dans le pays) mais aussi les troupes françaises déployées dans l’opération Sangaris sont accusés depuis le printemps 2015. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki moon a qualifié les abus sexuels commis par des troupes onusiennes, y compris dans d’autres régions, de « cancer de notre système ».
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