Le Maroc a encore du chemin à faire en ce qui concerne la diversification économique. Et c’est la Banque mondiale qui le rappelle. Pour le vice-président de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), Hafez Ghanem, qui a achevé, le 25 février, une visite officielle de quatre jours au Maroc, l’institution internationale n’hésitera pas à aider le Maroc à approfondir les politiques et les programmes qui accroissent les opportunités économiques et la participation sociale des plus vulnérables.
Car il faut rappeler que la Banque mondiale a déjà épinglé le pays sur son modèle de développement économique. Jean Pierre Chauffour, l’économiste principal de l’institution, avait déclaré en janvier dernier lors d’une conférence à Casablanca que « même si l’investissement augmente d’une année à l’autre, le gain de productivité ne suit pas alors que c’est la composante la plus importante. Les économies émergentes qui sont aujourd’hui en rattrapage économique font mieux que le Maroc ». Et d’ajouter : «il faut mener une réflexion autour du modèle de développement du Maroc et réfléchir à sa viabilité tout en adoptant des réformes structurelles pour passer à de nouveaux piliers de croissance». Sans parler de l’inclusion économique qui reste très faible au Maroc. Ce ne sont pas toutes les tranches socioéconomiques qui profitent du développement économique du pays. Pour Ghanem, « le Maroc poursuit résolument son programme de réformes sur le plan économique, social et institutionnel, et donne l’exemple aussi bien au sein de la région MENA qu’au-delà. Le Groupe de la Banque mondiale est tout à fait disposé à accompagner le Maroc dans ce processus qui vise à favoriser l’inclusion économique et sociale ».
L’inclusion sociale, une priorité
Au cours de sa visite, le vice-président de la Banque mondiale et les autorités marocaines ont convenus de mettre particulièrement l’accent sur la situation des jeunes. La Banque envisagera ainsi ses programmes sous l’angle prioritaire de l’inclusion sociale et s’emploiera à les orienter en direction des groupes les plus vulnérables, à savoir les femmes, les petits agriculteurs et les jeunes. Outre l’accent mis sur les jeunes, elle recentrera sa collaboration sur l’emploi, les régions marginalisées et l’éducation. Ce qui nécessitera d’adopter une approche multisectorielle, afin d’assurer une meilleure intégration des politiques et des programmes.
Lors de sa visite au Maroc, Ghanem s’est entretenu avec le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, le ministre de l’Économie et des Finances, Mohamed Boussaid, et le ministre des Affaires générales et de la Gouvernance, Mohamed Louafa.
A l’occasion d’une rencontre avec des employeurs et de jeunes entrepreneurs. Ghanem a tenu à rappeler que : « le Maroc démontre sa position singulière dans la région et parvient à exploiter ses avantages comparatifs pour attirer des investisseurs et diversifier son économie, mais il peut développer son potentiel en investissant dans son capital humain et en renforçant ses institutions ».
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