Intitulé « Macho Mouchkil », en référence à la phrase « Machi Mouchkil, qui « banalise parfois les accidents du machisme ordinaire », le projet de la photographe Julia Küntzle est parlant : à travers une galerie de portraits masqués, 50 citoyens marocains des deux sexes, de tous les âges et de diverses classes sociales, dénoncent le sexisme et le machisme vécus à travers leur histoire personnelle.
En témoigne les huit extraits partagés par le site d’informations TV5 Monde, parmi lesquels celui de Najouae, 18 ans, qui explique que son père n’a jamais dénoncé une tentative de viol, subit par sa fille étant jeune : « Quand j’ai demandé à mon père pourquoi il n’avait rien fait de plus, il m’a rétorqué : Il n’a rien à perdre, alors que toi, tu perdras ton honneur et nous le nôtre», raconte-t-elle.
Louaï, 27 ans, revient lui sur les récents débats autour de la loi héritage : « J’ai été témoin de nombreux drames familiaux similaires : le père meurt, et des cousins éloignés que personne ne connait viennent dépouiller les femmes de l’héritage laissé par le défunt. C’est aberrant. »
« Accepter de boire un café avec toi ne t’autorise pas à coucher avec moi », témoigne également Hind, 37 ans, elle aussi visage masqué. Cette femme raconte que pour beaucoup d’hommes au Maroc, accepter un café, en revient à accepter tout le reste.
Ces portraits, et beaucoup d’autres sont à retrouver dans l’exposition Macho Mouchkil, qui sera programmé à Paris et à Rabat en 2016.
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