On a visité le SIEL

Le Salon International de l’Édition et du Livre a ouvert ses portes au public le 12 février. L'occasion pour Telquel.ma de visiter les différents stands composant ce salon. Reportage.

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SIEL
Crédit : Yassine Toumi

Armés de notre plan et programme de la 22e édition du Salon International de l’Édition et du Livre de Casablanca (SIEL), qui se tient du 12 au 21 février, nous sommes prêts à explorer les travées du Salon. En cette fin de semaine, le SIEL n’était pas noir de monde à l’exception de l’aile droite  de l’Office des foires et expositions de Casablanca où sont installées les maisons d’édition des livres religieux.  Des maisons d’édition qui font partie des 680 exposants du Salon où sont représentés 44 pays.

Dans La Mecque du SIEL

Notre parcours commence au stand des Émirats Arabes Unis, invité d’honneur de cette édition, où de gros moyens ont visiblement été déployés. Parquet au sol, espace détente minimaliste où le lecteur peut consulter des ouvrages sous le regard bienveillant du Cheikh Khalifa, président du pays.  Mis à part des livres pour enfants et quelques ouvrages sur papier glacé ; il n’y a pas grand-chose. Lorsque l’on a le malheur de demander des renseignements au responsable du stand, visiblement occupé à discutailler avec certains passants, la seule réponse que l’on obtient est un incompréhensible « no comment ». Étape suivante…

L'espace détente émirati. Crédit: Yassine Toumi
L’espace détente émirati. Crédit: Yassine Toumi

Vient ensuite La Mecque du SIEL, le stand saoudien qui a conservé les mêmes éléments faisant son succès annuel. Le tapis couleur vert vomi , les livres à la gloire du roi Abdelaziz ainsi que ceux sur l’Islam et le pétrole ont été conservés. Mais, grande surprise  de cette 22e édition, le stand a rétréci. «  Cette année, on n’a eu droit qu’à 165 m carré, alors que pour les éditions précédentes nous avions le plus grand stand du Salon parce que plusieurs maisons d’édition participent à d’autres salons, comme celui du Caire qui se tient au même moment » nous explique Abdellah Azouz, responsable au bureau culturel de l’Arabie Saoudite au Maroc.

Petits récits en braille

Notre prochaine étape, nous emmène au stand de l’association marocaine pour la réadaptation des déficients visuels (AMRDV) qui invite les exposants du SIEL à écrire leurs propres histoires que l’association publiera ensuite en braille après les avoir  revues et corrigées.

A quelques encablures du stand  de l’AMRDV, on retrouve une foule d’enfants amassée devant le stand américain, attelés à utiliser des télescopes et autres appareils technologiques.  Pour cette édition, les Américains ont choisi l’éducation aux USA comme thématique principale. « Nous voulons encourager les jeunes à venir faire leurs études aux États-Unis. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas forcement très coûteux, car il y a des alternatives » nous explique la responsable du stand. Mais,  la véritable star de l’espace est sans conteste l’effigie cartonnée de Barack Obama devant laquelle la foule s’amasse pour prendre des selfies.

Le panneau Obama, un véritable succès au Salon du livre. Crédit: Yassine Toumi
Le panneau Obama, un véritable succès au Salon du livre. Crédit: Yassine Toumi

Ahmed Raissouni, auteur à succès

Cap sur les stands livresmoi.ma,La Croisée des Chemins pour partir à la recherche de romans.  De grands auteurs marocains comme Mohamed Leftah ou Abdelkébir Khatibi y sont introuvables. Par contre si vous êtes plutôt branchés Tahar Benjelloun, Driss Chraibi, Mohamed Kheir Eddine ou Driss Ksikes vous y trouverez votre bonheur. Pareil pour les best-sellers comme « 50 nuances de Grey » de l’auteur anglais E.L. James ou les grands classiques de la littérature française.  Au stand français, on cherche le dernier roman de l’auteur français Michel Houellbecq Soumission qui prédit l’élection d’un président issu d’un parti islamique en France. « Il est censuré au Maroc mademoiselle » nous dit-on. 

Crédit : Yassine Toumi
Crédit : Yassine Toumi

Notre tour du SIEL s’achève dans la fameuse aile droite de l’Office des foires et expositions de Casablanca où sont installées les maisons d’édition des livres religieux. Premier constat, les couloirs sont pleins et les livres s’achètent à la pelle. « On a essentiellement des livres sur la charia, lettres scientifiques islamiques …On vend essentiellement des auteurs marocains » nous informe le responsable du stand de la maison d’édition égyptienne « Dar Al Kalima ». Entre deux ventes, il nous confie que la star des ventes est sans conteste l’idéologue Ahmed Raissouni . Du côté de la librairie saoudienne «Rushd» spécialisée dans le patrimoine islamique et la langue arabe, on est moins bavard. « Je ne parle pas à la presse, je suis un homme simple » grommelle le responsable du stand. C’est sur cette note que nous quittons le SIEL  qui continuera à accueillir des visiteurs, des conférences et des concerts jusqu’au 21 février.

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