L’organisation mondiale de la santé (OMS) ministère de la Santé ont publié un rapport le 2 février sur l’évaluation du système des laboratoires de santé publique au Maroc. Les experts nationaux et internationaux qui ont mené une évaluation sur le terrain ont constaté qu’en matière de «gestion de la qualité, les laboratoires sont très faibles.»

En matière d’équipement, il a été relevé que « le matériel existant dans ces laboratoires est de mauvaise qualité et est mal maintenu ». Sur la biosécurité, le rapport précise qu’elle «est très limité voire dangereuse». Quant aux ressources humaines exerçant dans ces centres, « ils ne bénéficient que d’une formation superficielle ». Le contrôle de qualité interne est également inexistant.

RAMED menace l’existence des laboratoires hospitaliers

Même si les experts de l’OMS voient d’un très bon œil le système de RAMED instauré par le gouvernement permettant ainsi aux « indigents » de bénéficier gratuitement des analyses et des consultations, ils constatent toutefois que cela affecte indirectement les laboratoires : « Jusqu’à 95% de patients ne payant pas dans certains endroits; Surconsommation d’analyses médicales, pas forcément justifiées; Le système central ne rembourse pas les laboratoires (qui ont donc fourni leurs analyses de manière entièrement gratuite, sans remboursement associé); Pas de recouvrement des coûts possible avec ce système; Beaucoup d’analyses en rupture, générant des tensions avec les malades (vitres du laboratoire brisées à Meknès par exemple); Sans remboursement associé, Ramed menace clairement l’existence des laboratoires hospitaliers ».

Manque d’informatisation

Le rapport note aussi que l’informatisation des laboratoires est «hétérogène et, de manière générale, non suffisante». De nombreux personnels de laboratoires « utilisent leur propre ordinateur personnel. L’accès à Internet, qui n’est pas toujours assuré, limite les échanges d’information, ralentit la communication et ne favorise pas les formations à distance ».

Pour les experts, même les laboratoires de taille importante ne disposent pas de système informatisé de gestion et les systèmes de sauvegarde des données ne sont en général pas rigoureux.