Thomas Fabius, fils du ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, a été mis en examen (inculpé) vendredi pour faux et usage de faux, pour des faits présumés en lien avec sa passion pour les casinos, a appris samedi l’AFP de sources judiciaire et proche du dossier.
Il a en outre été placé sous le statut de témoin assisté (intermédiaire entre ceux de simple témoin et de mis en examen) pour escroquerie, blanchiment de fraude fiscale, abus de confiance, abus de biens sociaux.
La passion du jeu est à l’origine des ennuis judiciaires de Thomas Fabius, 34 ans, et de la procédure, ouverte fin 2011 après une plainte de la Société générale.
La banque accusait le jeune homme d’avoir édité un faux mail alors qu’il se trouvait au Maroc, laissant croire à un casino marocain que Thomas Fabius allait être prochainement destinataire de 200.000 euros, a décrit une source proche de l’enquête.
Durant leurs investigations, les enquêteurs se sont intéressés au train de vie de Thomas Fabius, et notamment aux conditions d’acquisition en 2012 d’un appartement de près de 300 m2, situé boulevard Saint-Germain, artère huppée en plein coeur de Paris, pour sept millions d’euros.
Mais Thomas Fabius a toujours assuré que ce bien avait été financé légalement, pour partie par des gains de jeu et pour partie par un emprunt bancaire.
Outre la procédure en France, le fils du ministre français a des ennuis avec la justice américaine. Un procureur du Nevada a délivré fin octobre un mandat d’arrêt, qui n’est toutefois pas exécutoire hors du territoire américain.
Thomas Fabius est accusé d’avoir rédigé des chèques en bois d’un montant total de plus de 3,5 millions de dollars (3,2 millions d’euros) dans plusieurs casinos de Las Vegas, à la mi-2012.
Selon le procureur du Nevada, il semble avoir été pris d’une frénésie d’achat de jetons et de plaques de casino, rédigeant des chèques à répétition.
Utilisant un chéquier de la banque italienne Banca Monte dei Paschi di Siena, il avait notamment libellé trois chèques à l’ordre de l’hôtel de luxe-casino The Palazzo, dont un d’un million de dollars, d’après le procureur américain.
Selon une source proche du dossier, Thomas Fabius explique qu’« il ne s’agit pas de chèques, mais de reconnaissances de dettes rédigées sur papier libre et qui ont valeur de bon à payer ».
Sollicité samedi, l’entourage de Thomas Fabius n’a pas souhaité réagir.
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