Après 26 ans d'errance aux Etats-Unis, Larbi retrouve sa famille au Maroc

Seth Jones et Larbi. Crédit : Seth Jones / Facebook

L’homme vivait dans une grande pauvreté aux États-Unis. Le jeune producteur de musique américain qui l’a aidé à revenir au pays raconte son histoire sur Facebook.

Il y a quatre ans, un jeune producteur de musique américain, Seth Jones, est interrompu dans son jardin par un cycliste qui passe dans sa rue. « Il m’a immédiatement dit que j’étais très mauvais en arrosage et que j’allais tuer mes roses. […] Puis, il m’a demandé si j’aimais les légumes. », écrit-il sur son Facebook, ce 27 janvier. Lui, c’est Larbi. Les jours suivants, le nouvel ami de Seth Jones lui apporte des sacs de tomates, de poivrons ou de concombres. « Il me prenait pour un fou quand j’ai voulu le payer. » Même si Larbi ne roule pas sur l’or. « Il était évident qu’il avait eu une vie difficile. Il ne pouvait pas trouver de travail et il vivait grâce à des bons alimentaires que le gouvernement a fini par lui retirer. Il n’avait pas de famille et pas d’ami, en dehors de moi et Bobo, un petit chihuahua noir qui le suivait partout. »

Larbi est né à Taza, au Maroc. En 1989, après la mort de son père d’un cancer de l’estomac et le départ de sa femme et de leur fils de deux ans, le jeune homme décide d’aller rendre visite à sa sœur, étudiante dans une université américaine. « Il a simplement débarqué devant son dortoir. Sans projet et avec un visa de six mois. » Qui lui laisse le temps de faire une très mauvaise rencontre. « Dans le Kentucky, où il voyageait avec sa sœur, un homme lui a promis du travail dans un restaurant, alors que Larbi ne parlait pas un mot d’anglais. L’homme, qui refusait de le payer décemment, lui permettait de vivre dans son restaurant tout en l’empêchant de régulariser sa situation. Quand il s’est remarié, l’homme a convaincu la femme de Larbi de le quitter pour qu’il ne puisse pas obtenir de visa de travail. » Seth Jones rapporte que le restaurateur a aussi volé son identité et commis des crimes en son nom. Une histoire qui mène le jeune Larbi en prison pour neuf mois.

Retour à Rabat

« À l’époque où je l’ai rencontré, Larbi souffrait d’une sévère dépression. Il mangeait à peine et gagnait à peine suffisamment d’argent pour acheter l’alcool qui le ferait tenir au jour suivant. Les années qui étaient passées lui avaient tout pris, sauf sa gentillesse et sa générosité. »

Une histoire que le producteur américain a rédigée ici même, à Rabat. Où Larbi a récemment posé pied, après 26 ans passés aux États-Unis. Dans son post, l’auteur explique avoir passé plusieurs mois à essayer d’entrer en contact avec la « grande et prospère famille » de Larbi au Maroc. « Après deux ans, des avocats de l’immigration, un séjour à New York et de soudoiement, le passeport de Larbi est finalement arrivé. » Le 24 janvier 2016 dernier, ce sont les retrouvailles. « Tous ses frères et soeurs étaient choqués quand ils ont vu ce que les 26 dernières et brutales années avaient fait à son corps. » Mais c’est un vœu exaucé pour sa mère qui souhaitait par-dessus tout le revoir avant de mourir. Découvrez ci-dessous les photos des retrouvailles entre Larbi et sa famille, publiées sur la page Facebook de Seth Jones.

 

Larbi et sa soeur. Crédit : Seth Jones
Larbi et sa soeur.
Crédit : Seth Jones
Larbi et sa mère. Crédit : Seth Jones
Larbi et sa mère. Crédit : Seth Jones

Dans un second post, publié le 28 janvier, Seth Jones a publié une photo de George Clooney avec la légende « George Clooney en train de lire l’histoire de Larbi ».

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