C’est en substance ce qu’il ressort de l’enquête nationale d’évaluation d’impacts du programme « villes sans bidonvilles » (VSB) sur les conditions de vie des ménages bénéficiaires du programme dont les résultats ont été présentés mardi 26 janvier.
L’enquête réalisée en juin 2014 par le ministère de l’Habitat et de la Politique de la Ville en collaboration avec l’ONU Femmes portait sur un échantillon représentatif de 5 851 ménages bénéficiaires du programme VSB. Elle avait pour but d’évaluer les changements engendrés par ce programme sur les conditions de vie des ménages bénéficiaires et d’établir une base de données et des statistiques par sexe, sur les caractéristiques socio-économiques et démographiques des bénéficiaires.
Le programme « Villes sans bidonvilles », doté d’un budget de 32 milliards de dirhams, a été lancé en 2004 avec pour but ambitieux de mettre fin aux bidonvilles dans les villes et permettre ainsi à 388 400 ménages d’accéder à un habitat salubre. En décembre 2015, 250 000 ménages avaient été relogés sur un total de 388 000 et 55 villes ont été déclarées sans bidonvilles, sur un total de 85.
Les femmes laissées pour compte
À première vue, les chiffres de l’enquête sont plutôt flatteurs puisque 84 % des bénéficiaires se sont dits satisfaits de l’emplacement de leur nouveau logement et 87 % des équipements et services de base (eau potable et collecte des ordures ménagères). Dans le même temps, le taux de pauvreté des ménages est passé de 48 % dans les bidonvilles à 28 % dans les nouveaux quartiers et le taux de chômage a subi une baisse de 27 % à 23 %. Contacté par Telquel.ma, le ministre de l’Habitat et de la Politique de la ville, Nabil Benabdallah insiste sur « l’amélioration globale de l’ensemble des indicateurs relatifs aux conditions de vie des ménages bénéficiaires du programme VSB, que ce soit au niveau de l’accès à l’éducation, à la santé ou aux services sociaux ».
Cependant l’enquête révèle aussi des lacunes persistantes, ainsi pour ce qui est de l’accès des femmes à la propriété, le taux vient péniblement s’établir à 17 % et le ministre reconnaît réfléchir à « mettre en place des mesures incitatives qui permettront de changer progressivement les mentalités ». Pour ce qui est de l’accès à l’éducation, plus de 35 % des jeunes de 15 à 19 ans ne sont pas scolarisés et 60 % d’entre eux sont des jeunes filles. De même en matière d’accès à la santé, ce sont environ 30 % des femmes qui doivent parcourir plus de 5 km pour se rendre dans un centre de soins.
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer