C’est la deuxième tournée qu’assure l’Orchestre philharmonique du Maghreb. Composé de musiciens algériens, marocains et tunisiens accompagnés d’un chœur français et d’un chœur marocain, il joue le Requiem de Verdi à Casablanca, Rabat et Paris. Le premier concert a eu lieu le 12 janvier à la Cathédrale Notre dame de Lourdes. Retour en images.
Presque 200 personnes sont présentes sur scène. L’Orchestre philharmonique du Maroc constitue le plus gros viviers de musiciens. Les Algériens et Tunisiens sont ensuite recrutés sur entretiens.
Se réunir constitue une démonstration de force, en quelque sorte, comme nous l’explique Caroline Saunier, directrice de la Fondation Ténor pour la culture, organisatrice de la tournée : « Les pays du Maghreb n’ont pas forcément une bonne image, d’autant plus aujourd’hui. Cet orchestre démontre nos valeurs de partage. En plus, jouer une messe, qui plus est dans une église, est vraiment tout un symbole ». Se produire à Paris est d’ailleurs très important pour les organisateurs. « Les Maghrébins n’arrivent pas forcément à faire grand chose tous ensemble mais en se réunissant, on prend le contrepoids de l’actualité », estime Farid Bensaïd, premier violon et président de la Fondation.
Entre choix de l’oeuvre et des lieux, auditions et répétitions, la préparation d’un tel concert nécessite une année entière. Les musiciens se sont entraînés chacun de leur côté, avant de tous se retrouver à Casablanca pour quinze jours de répétitions. « C’est comme un puzzle, si toutes les pièces sont bien façonnées, l’ensemble s’emboîte bien ensuite », nous raconte Farid Bensaïd. Si la vocation de l’Orchestre philharmonique du Maroc est de permettre aux musiciens d’être professionnels et ainsi vivre de leur passion, la plupart cumulent plusieurs emplois. Certains sont par exemple professeurs dans l’école de musique de la Fondation.
Quelques minutes avant le concert, le chef d’orchestre Michel Piquemal fait les cent pas à côté de la scène, en remuant légèrement ses bras comme s’il vivait déjà le concert. Mais sur scène, l’intensité des mouvements change, le Français semble littéralement habité par l’oeuvre. Une gestuelle détonante.
L’orchestre est accompagné du jeune chœur philharmonique du Maroc et du chœur régional Vittoria d’Ile-de-France.
« Lors des premières, il y a toujours de la tension dans l’air, mais on s’est détendus vers la fin. Pour une première, je ne m’attendais pas à beaucoup mieux », commente Farid Bensaïd à la fin du concert. Malgré quelques « fausses notes », les félicitations fusent à la sortie. D’ailleurs, Farid Bensaïd en est conscient : « Même s’il y avait des petites imperfections, l’atmosphère de recueillement a été créée il me semble. Et d’ailleurs, c’est le charme du direct ».
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