Le gouvernement garde le premier sidérurgiste du pays sous son aile pour les trois prochaines années. Les ministères du Commerce extérieur et de l’Industrie ont prolongé les mesures de protection en faveur de la Sonasid, filiale du groupe Arcelor Mittal pour trois ans. Il s’agit d’appliquer une taxe sur les importations de fer à béton et de fil machine pour rendre ces produits marocains plus compétitifs sur le marché national.
Le fer à béton, ce sont ces longues tiges d’acier que l’on voit sur les chantiers. Elles permettent de fabriquer des armatures pour renforcer le béton. Le fil machine, lui, se présente sous la forme de bobines enroulées à chaud et est généralement destiné à subir une transformation ultérieure (une déformation à froid par exemple). Il peut aussi être utilisé pour la fabrication d’éléments d’armatures à béton.
SOS Sonasid
Les mesures du gouvernement pour protéger Sonasid, mais également les plus petits producteurs marocains, consistent à soumettre les importateurs de fer à béton et de fil machine à une taxe supplémentaire lorsqu’ils importent ces produits au-delà d’un quota fixé par décret. Concrètement, il en coûtera 550 dirhams par tonne (0,55 DH/kg) pour toute importation au-delà du quota. Pour l’année 2016, ce quota, que l’on appelle contingent d’importation, est fixé à 120 000 tonnes pour le fil machine et 72 000 tonnes pour le fer à béton. Il sera progressivement relevé à 133 100 tonnes en 2017 et 146 400 tonnes en 2018 pour le fil machine. Et à 79 800 tonnes en 2017 et 87 800 l’année suivante pour le fer à béton.
Restructurer la filière
Entre 2011 et 2014, les importations de fil machine ont augmenté de 127 %. Une première série de mesures (2013-2015) avaient permis de freiner ce flux de l’étranger avec une baisse de 10 % en 2014. Même scénario pour fer à béton, dont les importations ont doublé en 2012 et ont quasiment triplé en 2013, selon les indications du Commerce extérieur. L’application des mesures de sauvegarde avait alors permis une légère baisse en 2014, d’où la décision du gouvernement de prolonger ces mesures.
Ce sursis doit permettre aux industriels nationaux, regroupés au sein de l’Association des sidérurgistes du Maroc (ASM), de finaliser un important programme de restructuration de la filière tournée vers la compétitivité.
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