« Mission accomplie : nous l’avons eu. Je veux informer les Mexicains que Joaquin Guzman Loera a été arrêté ». C’est par ce tweet que le président mexicain, Enrique Pena Nieto, se félicitait, le 8 janvier, de l’arrestation du plus grand narcotrafiquant mexicain et probablement du monde, mettant fin à une cavale de six mois. El Chapo ou le trapu en espagnol, s’était évadé en juillet dernier de la prison de haute sécurité d’Altiplano, près de Mexico, en empruntant un tunnel de 1,5 kilomètre.

Le lendemain le magazine américain Rolling Stone mettait en ligne une interview ainsi qu’une vidéo d’El Chapo effectuée par l’acteur Sean Penn. La star américaine qui avoue ne pas savoir utiliser un ordinateur portable, y explique en préambule qu’il s’est rendu en octobre 2015 dans une forêt mexicaine pour avoir une rencontre de sept heures avec le trafiquant malgré les mesures de sécurité renforcées des autorités mexicaines qu’il a rencontré pour approcher Joaquin Guzman. Malgré toutes les précautions prises par l’acteur, les enquêteurs mexicains ont annoncé, après la publication de l’article, samedi 9 janvier, qu’ils étaient au courant de cette entrevue secrète.

En effet, les autorités mexicaines, qui surveillaient la cache du narcotrafiquant ont alors annoncé dimanche à l’AFP qu’elles souhaitaient entendre Sean Penn « afin de déterminer les responsabilités » de sa rencontre avec El Chapo.

Et les questions de Sean Penn ne manquent pas de piquant. Lorsqu’il lui est demandé s’il se sent responsable du niveau de toxicomanie dans le monde, le trafiquant répond : « Non, c’est faux, parce que le jour où je n’existe plus, ça ne diminuera en aucune façon. » Pour lui, c’est la faute des consommateurs : « sans consommation, il n’y aurait pas de vente ». D’ailleurs lui même, comme tout narcotrafiquant qui se respecte, il ne consomme pas ou plus exactement plus: «je n’ai pas touché à la drogue depuis 20 ans ».

Sur l’étendue de son «business», là ce sont les réponses qui ne manquent pas de piquant : El Chapo déclare qu’il fournit « plus d’héroïne, de méthamphétamine, de cocaïne et de marijuana que n’importe qui au monde» et qu’il possède « une flotte de sous-marins, d’avions, de camions et de bateaux ». Quant à ce qui est de son avenir, El Chapo se veut confiant : « je souhaite vivre avec ma famille, les jours que Dieu me donne ». Mais il ne seront pas nombreux car moins de 2 mois plus tard, El Chapo est arrêté alors qu’il tente de fuir sa cache et là encore grâce à un tunnel creusé par ses hommes.