«La différence entre les prévisions relatives à la croissance est due, en grande, partie, aux modèles de statistiques qu’utilise chacune des institutions du pays », nous affirme un économiste pour expliquer la multiplication des postulats qu’avancent aussi bien le gouvernement que le CMC, BAM et le HCP. Revues des principales prévisions émises par les institutions du pays.
Centre marocain de conjoncture. 1,2%
Le centre dirigé par Habib El Malki est le plus pessimiste quant aux prévisions de croissance pour 2016. Selon le Centre marocain de conjoncture (CMC), la progression du PIB devrait se limiter à 1,2%. Mais comme toutes les autres institutions, le Centre base ses pronostics sur la méforme de la campagne agricole 2015-2016. Il s’attend à une chute de la valeur ajoutée du secteur primaire de l’ordre de 14,5%. «La production céréalière est d’emblée, compromise. Celle-ci pèse pour 70% du secteur agricole», nous a annoncé, précédemment, Najib Akesbi, économiste et spécialiste des questions agricoles. Pour lui, le Maroc n’arrive toujours pas à se délester d’un modèle économique basé pour l’essentiel sur l’agriculture, «une erreur fatale pour l’économie nationale», avait-il laissé entendre.
Bank Al-Maghrib. 2,1%
La Banque centrale du pays abonde dans le même sens, mais elle reste moins pessimiste. L’économie marocaine pour l’année 2016 sera, certes, moins prospère, mais « sa croissance devrait ressortir à 2,1% notamment à cause d’une année agricole moyenne », signale Bank Al-Maghrib. La valeur ajoutée agricole devrait dans ce sens se contracter de 4,3% tandis que celle non agricole se délesterait de 2,7%. Sur le marché du travail, en dépit d’une baisse de 0,3 point du taux d’activité au troisième trimestre, le taux de chômage s’est accru de 0,5 point à 10,1%, reflétant une création limitée de 41.000 postes d’emplois.
Haut-Commissariat au Plan. 2,6 %
La prévision de croissance formulée par le Haut-commissariat au plan (HCP) n’est ni optimiste ni pessimiste. Il table sur une progression du PIB en 2016 de 2,6 % avec comme préalable une campagne agricole moyenne et un maintien de la politique budgétaire actuelle. Mais il faut rappeler que ces prévisions ont été formulées en juin 2015. Pour l’instant, le HCP n’a pas encore actualisé ses données. En revanche, pour le 1er semestre de cette année, « les activités non agricoles devraient soutenir la croissance économique, affichant un accroissement de 2,2%. Dans l’ensemble, et compte tenu d’une baisse de 3,4% de la valeur ajoutée agricole, l’économie nationale enregistrerait une hausse de 2%, au premier trimestre 2016, en variation annuelle, au lieu de 4,1% une année plus tôt », commente l’institution dirigée par Ahmed Lahlimi.
Gouvernement. 3 %
Le gouvernement reste le plus optimiste de tous. Le ministre de l’Économie, Mohamed Boussaid avait annoncé en début de semaine, une croissance prévisionnelle de 3% en 2016, devant donc être impacté par un recul de 1,8% des activités agricoles. Les attentes du gouvernement sont basées pour l’essentiel sur une année agricole moyenne. Ce qui n’est pas le cas au vu d’une pluviométrie très famélique. Le déficit pluviométrique ressort à près de 50% en comparaison avec une année agricole normale. Seulement 15% des terres sont irriguées par l’eau des barrages.
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